Publié il y a 11 mois - Mise à jour le 29.04.2023 - Boris De la Cruz - 4 min  - vu 3524 fois

FAIT DU SOIR Fusillade, blessé et plainte pour l'enlèvement d’un bébé de 18 mois

Une maman dépose plainte pour l'enlèvement de son bébé

Maître Vialette avec la maman qui lance un SOS pour retrouver son bébé qu'elle n'a pas revu depuis 4 mois

- Photo B.DLC

Un conducteur pris pour cible et grièvement blessé à l’arme à feu dans une voiture où il transporte son épouse et sa fille. Un bébé de 18 mois dont une maman n’a plus de nouvelles depuis 4 mois alors qu’elle en a la garde exclusive. Cette jeune mère de famille lance un véritable SOS pour que l’on retrouve son fils. Elle ne sait pas depuis 4 mois où se trouve son enfant, ni avec qui il est…

Une plainte pénale a été déposée contre X, hier vendredi à Nîmes, auprès de la Procureure de la République pour « l’enlèvement d’un enfant de moins de quinze ans ». Cet enfant est en réalité un bébé de 18 mois. Sa maman ne sait pas où il est depuis plus de 4 mois. Le père quant à lui est en détention provisoire.

La voiture de la maman prise pour cible, un blessé

Pour comprendre ce dossier complexe, il faut revenir au mercredi 19 avril dernier. Priscilla, 26 ans, part vers 5 heures de Nîmes où elle vit pour se rendre dans le Var. Elle se rend à une audience devant le juge des affaires familiales. La voiture est prise pour cible à Draguignan, plusieurs coups de feu éclatent. « Il tirait, il tirait, je le voyais recharger l’arme et viser sans arrêt. Je criais dans la voiture et, avec ma mère, je disais à mon père de se cacher pour éviter les projectiles. Il a reçu des balles, je le voyais s’enfoncer dans son siège. Il a été touché par huit balles », raconte Priscillia (voir photo avec son fils disparu) qui revit la scène survenue dans l’artère principale de Draguignan. Après avoir vidé le chargeur, l’agresseur repart en courant avec deux membres de sa famille. Car le tireur, Priscilla en est sûre, est son ancien compagnon et père de son fils. C’est le témoignage qu’elle livrera à la police judiciaire de Toulon en charge depuis maintenant 10 jours de cette « tentative d’assassinat ». Un tireur présumé qui se rendra quelques heures plus tard et sera placé en garde à vue, sans que l'on sache pour autant depuis où se toruve l'enfant du couple et avec qui.

Un enfant disparu depuis 4 mois

La jeune mère de famille se rendait ce matin-là à Draguignan à une audience du juge des affaires familiales qui devait statuer sur la résidence principale du petit Tchad, 18 mois... Cet enfant est au cœur d’un conflit entre les parents, mais aussi d’un imbroglio intra-familial entre deux clans issus de la communauté des gens du voyage qui paraissent irréconciliables.

Ce 19 avril était donc un rendez-vous judiciaire important pour la jeune femme. Depuis plus de 4 mois, elle ne sait pas où est son enfant et elle ne peut pas le voir. Le 9 janvier dernier, elle a remis son fils à son père et ne l’a plus revu. Elle raconte, des trémolos dans la voix, que, quelques instants après que le bébé soit reparti avec son papa, ce dernier « m’a appelé pour me dire que je ne verrai plus jamais mon fils et que je n’aurai plus jamais de contact avec lui ». Cette dernière est séparée de son compagnon depuis juillet 2022 « car on ne s’entendait plus ». Un homme qu’elle avait rencontré deux ans auparavant par le biais d’un site Internet et qui était venu rejoindre la jeune femme dans sa ville de Nîmes. Lui, originaire de la région de Nice, effectuait de nombreux séjours en détention et il était sous contrôle judiciaire avec obligation de pointer en juillet 2022 au moment de la séparation avec la Gardoise.

Une première altercation très violente en août 2022

Le jeune homme et sa famille essaient, selon Priscilla, de régler à leur façon le conflit et de faire revenir la jeune femme à la raison, c’est à dire à reprendre la vie commune, en vain. Le père de famille va totalement disparaître des radars familiaux d'août à décembre 2022, à nouveau incarcéré. « La mère de famille élève à ce moment-là donc seule et pendant plusieurs mois leur fils et en décembre à sa sortie de détention, son ex-compagnon veut revoir l’enfant », raconte maître Laura Fabre qui s’occupe du volet familial de cette affaire.

Rififi autour d'un bébé

« J’étais craintive mais je me disais aussi qu’il était important que mon bébé puisse avoir des relations avec son papa. J’essayais de me rassurer et j’ai finalement accepté qu’il puisse revoir son fils », complète la mère de famille. Pendant les vacances de Noël, le séjour s’est bien passé. Rassurée, elle a accepté de remettre son fils au père une seconde fois pour quelques jours de vacances. « Mais là, j’ai très rapidement compris que je ne reverrai pas mon petit garçon pendant longtemps, car sur le chemin mon ex m’a appelé en me disant tu ne le reverras pas et tu n’auras plus de nouvelle de lui », ajoute en pleurs la maman.

« Nous avons effectué les démarches dans les règles, la maman a déposé une plainte pénale le 12 janvier 2023 pour violences sur mineur par ascendant et soustraction d’enfant », ajoute Maître Carmelo Vialette qui s’occupe du dossier pénal. En parallèle, une procédure civile a été diligentée avec une requête de mesures urgentes auprès d’un juge pour les enfants. « Une procédure qui est restée lettre morte. Plus récemment, ma cliente a assigné son ex-compagnon pour la garde de l’enfant. Un débat devant le juge qui était programmé le 19 avril dernier, le jour où Priscillia et sa famille ont été pris pour cible en allant au tribunal de Draguignan. Bien entendu ce jour-là le juge des affaires familiales du Var a donné l’autorité parentale exclusive à la mère », affirme Me Vialette dont la dernière plainte a été déposée ce vendredi 28 avril pour enlèvement de l’enfant de 18 mois. 

La force plus forte que le droit ?

« Deux jours après les tirs qui ont blessé mon père la semaine dernière, la police m’a dit que je pourrai récupérer mon fils dans un commissariat de Nice », ajoute la mère de famille. Mais alors qu’elle se rendait à Nice elle a été menacée en ces termes : "si tu récupères l’enfant, on vient à Nîmes et on met le feu, selon maître Vialette. Dès lors les forces de l’ordre ont annulé le rendez-vous et depuis silence radio", ajoute le pénaliste nîmois. La force sera-t-elle plus forte que le droit ?

Et cet enfant pourra-t-il enfin retrouver dans un futur proche les doux bras de sa maman…

Boris De la Cruz

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