Voilà un homme qui se cherche en permanence des excuses et qui, en plus, est aidé par l'une de ses victimes... sa compagne ! Âgé d'une vingtaine d'années, il comparaissait la semaine dernière pour des violences sur une personne handicapée et en fauteuil roulant qu'il a projeté à terre sur l'avenue Feuchères. Il devait aussi répondre de violences sur sa compagne enceinte. Cette dernière est venue le défendre devant le tribunal correctionnel de Nîmes.

"Je m'excuse si je t'ai envoyé des grosses tapotes sur la joue", déclare d'emblée le mis en cause qui comparaît détenu. "Je l'ai attrapée pour la calmer", poursuit-il. Dans la salle d'audience, sa compagne enceinte minimise : "Il m'a fait deux fracture au nez sans en prendre conscience. Je lui ai peut-être fait du mal, je l'ai forcé à faire ça. Rien n'a changé pour moi, c'est toujours l'homme que j'aime", insiste-t-elle.

En temps normal, il "envoie des droites"

Le président Jérôme Reynes se tourne vers l'accusé : "Vous l'avez tapé à coups de pieds et poings ?", interroge-t-il. "Jamais ! Juste des petites tapotes, jure le prévenu. Et puis moi, j'envoie des droites", complète de façon presque surréaliste cet homme. "Vous avez aussi explosé sa voiture en sautant sur le toit ?", poursuit le magistrat. "C'était pour éviter qu'elle prenne la voiture, car elle conduit sans permis", répond le mis en cause toujours prêt à aider son prochain.

"Ce monsieur n'a aucune considération pour la victime, pour les victimes. Il se trouve toutes les explications et justifications possibles pour atténuer les faits. Il n'assume pas", estime la procureur Véronique Compan. Le tribunal a condamné le prévenu pour l'ensemble des infractions à 3 ans de prison, dont six mois avec un sursis probatoire et un maintien en détention.

Boris de la Cruz