Publié il y a 20 jours - Mise à jour le 09.04.2024 - Boris De la Cruz - 2 min  - vu 1705 fois

JUSTICE Il administre des pilules commandées sur Internet pour mettre fin à la grossesse de sa compagne

Il avait écopé de 3 ans dont 18 mois avec sursis en première instance en janvier dernier. Il a fait appel et été jugé ce mardi 9 avril. La peine est confirmée par la cour d'appel de Nîmes…

Cet informaticien ne voulait pas d’enfant et n’aurait pas supporté la grossesse de sa compagne. Pourtant, ils vivaient ensemble depuis près de cinq ans et avaient décidé de faire construire... Une villa familiale dont les murs étaient bien avancés, avec des chambres réservées pour les enfants qui allaient arriver.

En 2021, le jeune couple a vécu des moments difficiles avec une fausse couche. Un an plus tard, c’est le bonheur intense pour la jeune femme, « une joie immense pour elle de tomber enceinte et en même temps la terreur qu’à nouveau cela se passe mal », plaide maître Marine Santimaria pour la victime.

Alors qu’elle est enceinte, la jeune femme se rend compte que son compagnon lui administre deux médicaments dans ses parties intimes, des pilules connues pour les IVG. La victime « va décider d’avorter car elle ne voulait pas prendre le risque d’avoir un bébé en mauvaise santé », complète maître Santimaria pour la jeune femme détruite psychologiquement.

En effet, comment imaginer que l’homme avec qui l’on vit depuis des années puisse se comporter de la sorte ? « À l’évocation des faits, on reste sans voix », poursuit l’avocate de la partie civile. « Des faits d’une sauvagerie et d’une gravité qui posent question », estime la présidente de la cour d’appel correctionnelle, Nadine Mouttet. Le prévenu, lui, évoque « un acte désespéré », « une impulsion ». « Pour une impulsion vous recherchez le produit sur Internet, vous le commandez, vous lui donnez par voie orale, et ensuite par voie vaginale », tacle la juge.

« Le but était de mettre fin à cette grossesse », reprend le prévenu, détenu depuis sa condamnation devant le tribunal correctionnel de Nîmes en janvier dernier. « Je ne voulais pas faire du mal à ma compagne », insiste-t-il.

« Lorsque l’on achète une molécule, sans savoir de quoi il s’agit vraiment et avec toutes les "saloperies" pardonnez moi l'expression qui circulent sur Internet, on fait obligatoirement prendre un grave danger à la personne à qui on l’administre », dénonce l’avocat général Dominique Sié en s’adressant au mis en cause qui baisse la tête dans le box. « C’est un acte réfléchi, méthodique, prémédité… Et il s’agit d’une circonstance aggravante », poursuit le représentant du parquet général qui demande la confirmation de la peine de première instance, c’est-à-dire 3 ans dont 18 mois avec un sursis probatoire.

« La question est quelle peine pour un dossier terrible certes", mais un dossier "qui est avant tout une absence de communication dans le couple » et « une absence de courage de cet homme », essaie de convaincre l’avocat du prévenu maître Julien Dumas-Lairolle.

La cour d’appel a décidé de confirmer la décision du tribunal correctionnel. L’informaticien est condamné à 3 ans dont 18 mois de prison ferme et un maintien en détention pour « l’administration de substances nuisibles ».

Boris De la Cruz

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