Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 29.12.2020 - tony-duret - 2 min  - vu 2213 fois

NÎMES Déjà condamné pour violences et soupçonné d’avoir frappé sa compagne enceinte, il est relaxé

Le tribunal correctionnel de Nîmes. Photo Tony Duret / Objectif Gard

L’affaire semblait mal engagée pour Kamel. Un casier judiciaire chargé, dont des violences sur son ex-compagne, une plainte de l’actuelle ainsi qu’un certificat médical avec un jour d’ITT. Pourtant, le trentenaire est ressorti libre de l’audience.

Ce lundi après-midi, il y avait semble-t-il au moins deux manières d’appréhender la même comparution immédiate. La vision de la procureure, Stéphanie Mollard, qui n’avait aucun doute quant à la culpabilité du prévenu, un certain Kamel, nîmois de 37 ans. En face, celle de son avocat, Maître Fahd Mihih, qui a plaidé et obtenu la relaxe. Et entre les deux, le récit du président Jean-Pierre Bandiera qui a détaillé les faits survenus ce week-end du 26 et 27 décembre.

Samedi, une dispute éclate entre Kamel et sa compagne avec qu’il a eu un petit garçon de 5 ans. Selon les déclarations de la jeune femme - à nouveau enceinte de Kamel - ce dernier aurait perdu tout contrôle : il l’aurait insulté, lui aurait craché au visage avant de lui donner un coup de poing. Le lendemain, il serait revenu au domicile où il aurait frappé comme un sourd dans la porte d’entrée. Il sera interpellé quelques instants plus tard par les policiers. Une version contestée par Kamel. D’après lui, c’est elle la furie dans le couple. « Elle m’a craché au visage et mordu au bras droit », a-t-il déclaré aux enquêteurs, refusant toutefois de faire constater sa blessure par le médecin, « pour ne pas l’enfoncer », expliquera son conseil Me Mihih.

Sa compagne l’accuse ? La faute aux hormones !

Ce lundi, depuis le box du tribunal, Kamel ne varie pas dans ses déclarations. À l’écouter, c’est lui qui vivrait un enfer : « Elle a commencé à s’exciter, à se mettre des claques et des coups de poing dans le ventre. Elle a déchiré mes baskets, m’a mordu et craché dessus. Et pourtant, je fais tout à la maison vu qu’elle est enceinte ». Le président s’interroge : « Si tout va bien, pourquoi a-t-elle ce comportement à votre égard ? » Réponse de Kamel : « Peut-être que c’est les hormones ! »

« Pourtant l’audition de madame n’est pas dans une logique d’enfoncer monsieur », coupe la procureure Stéphanie Mollard qui pense que l’accusé « a une certaine difficulté à se maîtriser au quotidien ». Les onze mentions sur son casier judiciaire, dont certaines pour violences, semblent accréditer la thèse du ministère public qui demande un an de prison dont la moitié avec sursis.

« Le ministère public se raccroche aux branches tant le dossier est défaillant », dénonce Fahd Mihih. Pour l’avocat, l’enquête n’est pas un modèle du genre : « plusieurs témoins auraient pu être entendus, ils ne l’ont pas été », regrette-t-il avant de demander la relaxe. Un souhait entendu par le tribunal. Kamel est relaxé « au bénéfice du doute ». Mais le président Bandiera prévient : « Il n’y a pas suffisamment d’éléments. Mais le tribunal vous met solennellement en garde et vous invite à suivre ce que vous nous avez dit tout à l’heure, c’est-à-dire de vivre séparément pour de bon, car le doute ne vous bénéficiera peut-être pas toujours… À bon entendeur, salut ! »

Tony Duret

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