Publié il y a 1 an - Mise à jour le 28.12.2022 - Boris De la Cruz - 4 min  - vu 8976 fois

NÎMES Placé sous contrôle judiciaire pour des violences conjugales, il tue sa nouvelle compagne

femme battue

Photo d'illustration

- Photo DR

Un homme de 34 ans est mis en examen à Nîmes depuis début août 2022 pour le meurtre de sa petite amie. Fin juillet dernier, Guillaume est accusé d’avoir étranglé une jeune femme en Suisse, près de Lausanne.

Ce Nîmois, écroué dans cette affaire criminelle, est connu au tribunal de Nîmes puisqu’il a été condamné en avril 2021 pour des violences et harcèlement sur son ex-petite amie vivant dans le Gard... Son ancienne compagne évoquait déjà une tentative de strangulation.

La maman alerte la police

Depuis plusieurs heures, elle essaie de joindre par portable sa fille. Mais le téléphone coupe systématiquement et personne ne répond. Après plusieurs coups de fil infructueux l’angoisse monte et cette maman sent au fond de ses entrailles qu’un malheur est arrivé. Sa fille et elle sont en contact quotidien, la mère et la fille partagent tous leurs secrets. Et justement la maman est enveloppée d’un étrange pressentiment depuis que sa fille a rencontré sur Internet ce Français vivant à Nîmes.

Et en un mois à peine de relation il s’en est passé des choses. Cet homme de 34 ans, père de famille, est soupçonné par la famille de Cécile* d’avoir volé un peu d’argent quelques semaines auparavant au domicile de la jeune femme. Si lui connaît la famille de sa nouvelle compagne et se rend près de Lausanne pour la seconde fois, la jeune femme, elle, n’est jamais venue rencontrer les parents de son amoureux, elle n’a encore jamais mis les pieds dans le Gard.

Le 24 juillet la maman de Cécile, habitant trop loin, ne peut pas se rendre au domicile de sa fille âgée d’une vingtaine d’années. La police Suisse est appelée à la rescousse par la mère de famille. Lorsque les forces de l’ordre arrivent sur place, dans cette commune proche de Lausanne, les policiers se retrouvent face à une porte verrouillée. Derrière il n’y a plus rien à faire pour la victime, elle est décédée, des traces de strangulation sont évidentes sur le corps de la malheureuse.

Étranglée, les soupçons portent sur un Français en fuite. D’autant que c’est avec Guillaume que la jeune femme a passé la soirée du 24 juillet. Un suspect évident qui reste de plus introuvable ce 25 juillet au moment où la brigade criminelle de Lausanne investit l’appartement. Le téléphone de la victime a disparu, des poubelles ont été jetées, un drap disposé sur le lit de la victime volatilisé. Les techniciens en identification criminelle investissent les lieux et passent au peigne fin l’habitation. Le médecin légiste prélève de nombreuses analyses. Des prélèvements qui vont « parler » très rapidement et accabler un peu plus ce nouveau petit copain nîmois. L’ADN de Guillaume est retrouvé sur de nombreuses parties du corps de la jeune femme notamment au niveau des poignets et du cou !

Une dispute verbale a éclaté…

Pour les policiers, une course contre la montre débute et une entraide judiciaire internationale est réclamée par les Helvètes. En France, les enquêteurs de la section de recherches de Nîmes entrent en action car le portable de Guillaume prouve qu’il a quitté la Suisse quelques heures après les faits. À Nîmes, il est recherché mais demeure aux abonnés absents. Ciblé en Lorraine chez des proches, il ne sera arrêté que début août et interrogé par les gendarmes de Nîmes. « Il était parti voir son fils. C’est là-bas qu’il a été arrêté avant d’être ramené à Nîmes », souligne maître Alexandre Zwertvaegher, conseil du mis en examen. Un suspect qui réfute la totalité des faits criminels. « Il affirme qu’il n’était pas présent au moment où cette jeune femme a trouvé la mort. Oui, il s’est rendu en Suisse pour passer quelques jours de vacances avec sa nouvelle petite amie et il ne nie pas qu’une dispute verbale a éclaté le 24 juillet au soir. Mais ensuite il affirme qu’il est parti de l’appartement pour dormir à l’extérieur, dans le quartier même où vit la victime tout simplement car il ne connaît pas cette région », plaide à l’audience de la chambre de l’instruction de Nîmes, maître Alexandre Zwertvaegher, qui souhaitait un contrôle judiciaire pour son client.

Maître Alexandre Zwertvaegher
Maître Alexandre Zwertvaegher • Photo DR

« Il a un enfant, il travaille. Sa situation semble stable et il n’y a pas de risque de pression sur la famille ou les proches de la victime », estime l’avocat nîmois en poursuivant sur la chronologie des événements tels que son client les lui a racontés. Le 25 juillet dernier donc, Guillaume est, selon lui, revenu le matin pour frapper à la porte de l’appartement de sa petite amie, mais personne n’a répondu. « Il a quitté la Suisse pour revenir sur Nîmes sans savoir l’atroce réalité », complète le pénaliste gardois.

Une version à laquelle ne croit pas le parquet de Nîmes qui a réclamé la mise en examen pour meurtre et l’incarcération de Guillaume. Des réquisitions entendues par la juge d’instruction nîmoise en charge du dossier de meurtre. Guillaume a été écroué début juin après son passage en garde à vue dans les locaux de la section de recherches de Nîmes. Il est depuis en détention provisoire et la chambre de l’instruction qui devait dire s’il elle autorisait le contrôle judiciaire qu’il demandait a rejeté cette possibilité estimant que le mis en cause « se trouve impliqué dans des faits de nature criminelle alors que son casier judiciaire porte mention de six condamnations, qu’il a notamment été condamné en avril 2021 pour des faits de harcèlement et de violences sur son ex-compagne ».

* Le prénom a été modifié

Cet article est issu du magazine Objectif Gard, numéro 49 sorti le 16 septembre 2022. Vous pouvez le découvrir dans son intégralité en cliquant sur la Une :

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Boris De la Cruz

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