Le 15 août 2019, Jean-Pierre, un architecte à la retraite âgé de 84 ans, a renversé une femme de 91 ans qui marchait dans une ruelle du centre-ville de Sumène. La victime est décédée suite au choc. Le procès pour « homicide involontaire » se tenait vendredi matin devant le tribunal correctionnel d’Alès.

« C'est un dossier d'une tristesse sans nom. C'est le procès de la vieillesse », résume la bâtonnière, maitre Claire Sadoul, qui défend l'accusé. En raison du covid et de son grand âge, Jean-Pierre, qui vit en région parisienne, n'a pas fait le déplacement vendredi matin au tribunal correctionnel d'Alès. La présidente, Amandine Abegg, a donc abordé les faits en son absence.

Ce 15 août 2019, sur les coups de midi, Jean-Pierre revient des courses et rejoint sa résidence secondaire. À bord de sa vieille voiture, l'octogénaire emprunte une ruelle sans trottoir et ne voit pas Édith, une dame de 91 ans. Dur d’oreille, il n'entend pas non plus les coups de klaxon, ni les cris des automobilistes et passants qui tentent de l'alerter du danger imminent. Le drame se joue en quelques secondes et Jean-Pierre roule sur la vieille dame sans s’en apercevoir. Il faudra qu’un passant cogne à sa fenêtre pour qu’il comprenne ce qu’il vient de se passer.

Depuis ce terrible accident, l'octogénaire, titulaire du permis de conduire depuis 65 ans sans jamais avoir eu le moindre incident, n'a plus voulu reprendre le volant. « Il est traumatisé. Il a compris une chose, c'est qu'il n'est plus en état de conduire », indique son conseil Claire Sadoul. La procureure, Nathalie Welte, requiert l'annulation du permis de conduire du prévenu et une amende de 2 000€. Peine confirmée par le tribunal à l’issue du délibéré.

Tony Duret