Publié il y a 1 an - Mise à jour le 22.12.2022 - François Desmeures - 2 min  - vu 921 fois

ALÈS La référente renouvellement urbain de la préfecture vient prendre des idées aux Prés-Saint-Jean

Chloé Demeulenaere et Jean Rampon au milieu d'une petite partie des élèves de l'atelier socio-linguistique

- (photo François Desmeures)

Secrétaire général de la préfecture du Gard, Chloé Demeulenaere rendait ce jeudi une visite au sous-préfet d'Alès, Jean Rampon, et surtout aux quartiers inscrits dans le nouveau programme national de renouvellement urbain. Elle a pu échanger avec la responsable et de l'atelier socio-linguistique porté par la Clède.

Laytmas Ichallalen, à gauche, échangeant avec Gregory, d'origine azéri, sous le regard de Chloé Demeulenaere et Jean Rampon • (photo François Desmeures)

Prés-Saint-Jean, Rochebelle, Royale et Cauvel, quatre quartiers que la référente gardoise en matière de renouvellement urbain pour la préfecture, Chloé Demeulenaere, tenait à voir, ce jeudi, les quartiers alésiens concernés pat les opérations de renouvellement urbain. Avant d'aller manger à la Cantine solidaire de Rochebelle, elle a pu échanger avec les membres de l'atelier socio-linguistique de la Clède qui propose aux immigrés récents, ou ne pratiquant pas le français, un premier aprentissage de la langue. L'atelier est aussi doublé d'un autre sur la citoyenneté, qui explique les valeurs de la République dans laquelle ils vivent désormais. 

L'atelier, c'est Laytmas Ichallalen qui l'assume inlassablement depuis 1996. Il se déroule désormais dans les locaux de Raia, à côté des Restaurants du coeur aux Prés-Saint-Jean. Si la motivation de Laytmas Ichellalen ne faiblit pas, les retours de ses élèves y sont sans doute pur quelque chose. Ce jeudi, ils étaient une trentaine à recevoir les représnetants de la préfecture. "Vous êtes toujours aussi nombreux ?", lâche Chloé Demeulenaere. "Ce sont les vacances scolaires, c'est moins fourni aujourd'hui", contredit l'enseignante. 

"Pouvoir discuter un peu avec tout le monde"

Et les témoignages affluent de personnes reconnaissantes ou satisfaites de l'accessibilité et la possibilité de sortir de chez elles que leur a donné l'apprentissage de la langue. À commencer par Gregory, azéri d'origine, dont le  père et le frère ont trouvé la mort lors du conflit avec l'Arménie de 1988, qui a fui en 1990 en Russie et est resté quinze ans sans papiers dans une URSS décomposée. Ingénieur mécanicien dans son pays, il parle français depuis un an et souligne l'importance de la langue "pour pouvoir discuter un peu avec tout le monde, de toutes les origines"

Car dans ce groupe de 50 femmes et 14 hommes, vingt-deux nationalités se côtoient. Souad est syrienne, elle témoigne aussi de l'importance de pratiquer le français "pour s'ancrer dans l'emploi". "Certains ne s'inscrivent pas aux cours mais viennent aux ateliers citoyenneté", témoigne Laytmas Ichellalen. Des ateliers où la loi de séparation des églises et de l'État a notamment pu être expliquée. "Au début, j'avais une idée par rapport aux principes, témoigne une assidue, j'ai vraiment changé d'idée." 

Française d'origine kabylle, Laytmas Ichallalen possède cinq langues, ce qui permet notamment les échanges en russe, toutes les formes d'arabe ou l'anglais. Elle assure quatre ateliers hebdomadaires, propose à ses élèves des sorties au théâtre ou au cinéma. Elle est ainsi un lien entre les différentes nationalités de son cours mais aussi, bien plus largement, entre la société française et ces nouveaux arrivants. Une facilitatrice d'intégration et, plus largement, de compréhension mutuelle. Difficile de croire que Chloé Demeulenaere ne sera pas rentrée à Nîmes avec quelques idées...

François Desmeures

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