GARD "On va droit dans le mur", s'inquiète la Fédération française du bâtiment

Le président Pierre Martin et le secrétaire général de la FFB du Gard Olivier Polge
- Coralie MollaretLa Fédération française du bâtiment du Gard (FFB) réagit après les annonces gouvernementales via communiqué de presse.
Une semaine après les arbitrages de la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, la situation des entrepreneurs et artisans du bâtiment se dégrade toujours plus. A priori rassurée par les quelques victoires obtenues, notamment sur la clarification de la définition du producteur comme étant le premier maillon de la chaine ou encore sur l’obligation de publier les augmentations de barèmes six mois avant leur application, la FFB reste très inquiète de la période de transition qui s’ouvre pour une durée probable d’au moins huit mois.
En effet, parallèlement aux discussions qui devraient s’engager sur la refondation, la colère des entrepreneurs et artisans monte à nouveau d’un cran à la suite de suspensions de service à répétition décidées unilatéralement et sans aucune concertation.
Alors même que les éco-contributions ont, pour certains éco-organismes, fortement augmenté au 1ᵉʳ juillet 2025, les services attendus de reprise des déchets fondent à vue d’œil. Après l’arrêt total pour les chantiers de démolition, ce sont successivement les menuiseries, le plâtre et le bois qui voient leur prise en charge se détériorer, voire s’arrêter jusqu’à nouvel ordre, sans préavis, et en dérogeant totalement à la loi.
Pour Pierre Martin, président de la FFB du Gard : « Cette situation est incompréhensible pour les professionnels du bâtiment qui attendent des solutions simples et pérennes pour la gestion de leurs déchets, et inadmissible dans la mesure où il faut payer les écocontributions ! »
Et Pierre Martin de continuer : « Allo, la REP (responsabilité élargie du producteur, NDLR) ne répond plus ! La filière avait pourtant prévenu depuis longtemps. Le périmètre est beaucoup trop ambitieux. À vouloir tout faire tout de suite, y compris pour des filières qui fonctionnaient bien, on va droit dans le mur. Il est temps de revenir à une réalité de terrain pour cette REP, qui peut être encore un bon outil. Une pause s’impose le temps d’une réelle refondation. »
(Rappelons que la REP est basée sur le principe du « pollueur payeur » et qu’elle transfère le coût de prise en charge des déchets du détenteur vers le metteur sur le marché de produits et matériaux. Pour les entreprises de travaux, cela signifie que les déchets du bâtiment auraient dû peu à peu être repris gratuitement, NDLR).