Publié il y a 11 ans - Mise à jour le 07.05.2012 - stephanie-marin - 3 min  - vu 219 fois

AFFAIRE MERAH : LE PÈRE D'ABEL CHENNOUF A PORTÉ PLAINTE CONTRE NICOLAS SARKOZY

Albert Chennouf, le père du Caporal Abel Chennouf tué en mars par Mohamed Merah. Photo DR/S.Ma

D'après une source proche du dossier, Albert Chennouf, le père du Caporal d'Abel Chennouf tué par Mohamed Merah dans le courant du mois de mars, a porté plainte ce lundi 7 mai, contre Nicolas Sarkozy et Bernard Squarcini, directeur central du renseignement intérieur, pour non-assistance à personne en danger.

Rappel des faits. Deux militaires en tenue du 17e Régiment de génie parachutiste de Montauban, dont le Caporal Abel Chennouf, 24 ans et Mohamed Legouad, 26 ans ont été tués par balles jeudi 15 mars 2012, dans le centre-ville de Montauban (Tarn-et-Garonne) par Mohamed Merah, 23 ans. Le jeune homme qui, d'après ses aveux auraient été l'auteur des tueries de Montauban et de Toulouse qui ont fait en tout sept victimes -- Gabriel Sandler, 4 ans, Arieh Sandler, 5 ans, Jonathan Sandler, 30 ans, Myriam Monsonego 8 ans, Mohamed Legouad, 24 ans et Imad Ibn Ziaten, 30 ans et Abel Chennouf, 24 ans -- a, quant à lui été tué le jeudi 22 mars 2012 au cours d'une opération menée par le RAID dans le quartier de la Côte Pavée à Toulouse. Une opération qui aura duré près de 30 heures et qui n'aura finalement pas abouti à l'interpellation du jeune meurtrier qui se revendiquait d'Al-Quaïda.

"Nicolas Sarkozy et Bernard Squarcini sont les pré-tueurs de mon fils"

"Ma réaction est forcément négative. J’aurais aimé qu’il reste en vie pour qu’il me dise pourquoi il a fait cela à mon fils et aux autres victimes. Ça nous déchire de ne pas savoir pourquoi, ni pour qui, de ne pas savoir ses projets" confiait, triste mais digne, Albert Chennouf, le jour des obsèques de son fils à Manduel. Aujourd'hui, la famille du Caporal Abel Chennouf n'en veut pas aux équipes du RAID mais bien à Nicolas Sarkozy, président de la République au moment des faits et à Bernard Squarcini, directeur central du renseignement intérieur. "Ils sont responsables. Ils savaient que ce jeune faisait des voyages au Pakistan et en Afghanistan. Comment pouvait-il posséder un tel arsenal d'armes sans que personne ne le sache, s'emporte Albert Chennouf. Tout au long de son mandat, Nicolas Sarkozy nous a vanté les mérites de la sécurité en France, et bien voilà le résultat, mon enfant est mort pour rien." Depuis le décès d'Abel Chennouf, la famille du militaire a l'impression d'avoir été oubliée, restant dans son coin, à attendre des réponses qui ne viennent pas. "J'ai un papier signé de Nicolas Sarkozy qui reconnaît que mon fils est mort pour la France. Ça nous fait une belle jambe à mon épouse et à moi. Nous ce que l'on veut, c'est savoir pourquoi ce jeune homme circulait au vu et au su de tous au Pakistan et en Afghanistan, à plusieurs reprises, sans que personne ne s'en inquiète. Je ne pense pas qu'ils faisaient tous ces voyages pour vendre des tapis. Nicolas Sarkozy et Bernard Squarcini sont les pré-tueurs de mon fils. Et ils ont voulu nous enfumer avec cette histoire d'opération du RAID qui a duré 30 heures. Mohamed Merah en savait sûrement trop, les politiques avaient l'intention de l'éliminer de toute façon. Lorsqu'on envoie le RAID -- à qui je n'en veux pas, ils obéissent aux ordres -- c'est qu'on veut tuer, sinon on envoie le GIGN."

Et cette plainte posée à la brigade de gendarmerie de Marguerittes, ce lundi après-midi, au lendemain de l'annonce du résultat de l'élection présidentielle, ce n'est pas un hasard : "Nous avons attendu dignement que l'élection se passe pour ne pas être accusés de vouloir saboter quoique ce soit. Nicolas Sarkozy et le directeur central du renseignement intérieur sont responsables de la catastrophe que vivent les familles des victimes de Mohamed Merah. Nous voulons maintenant de la clarté dans cette histoire."

Stéphanie Marin

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