PARIS Les agriculteurs gardois ont protesté contre le projet de loi sur la fin des exonérations
Ils étaient 50 agriculteurs gardois, ce lundi matin, a embarqué dans le train, direction le palais Bourbon à Paris, là où les attendaient 250 autres paysans, comme on dit plus vulgairement. Un regroupement exceptionnel à l'appel de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles) pour protester contre le projet de loi des finances 2013 examiné ce lundi 5 novembre. En cause : Le gouvernement envisage de réduire les exonérations de cotisations sur les travailleurs occasionnels mais aussi de sucrer l’exonération de la cotisation d’accident du travail pour faire des économies.
Stephan Picas, le président des jeunes agriculteurs du Gard était de la partie : "Nous sommes montés à Paris car nous souhaitions faire entendre notre voix contre ce projet de loi qui aura pour conséquence le dépôt de bilan de nombreuses exploitations qui ne pourront plus lutter face à la concurrence étrangère." Pourquoi ? Tout simplement parce que le texte prévoit de ramener le seuil au-delà duquel le salaire n’ouvre plus droit à l’exonération de 3 à 1,5 Smic. "Ce qui veut dire qu'un salarié occasionnel au Smic -- 3 500 contrats par an dans le Gard, Ndlr -- va coûter 70€ de plus par mois à son employeur qui pour autant ne peut pas augmenter ses marges à la vente de ses produits" précise le jeune président avant d'ajouter : "Il faut savoir que dans le département, 1/3 des exploitations arboricoles dégageaient jusqu'à présent des bénéfices grâce à ces exonérations."
Les agriculteurs gardois reçus au siège du Parti socialiste
Après avoir manifesté devant l'Assemblée nationale, bravant une pluie battante, les agriculteurs se sont divisés en petits groupes : Certains ont pu rejoindre l’hémicycle du palais Bourbon, d'autres ont été reçus au siège de l'UMP, d'autres encore se sont dirigés rue de Solférino. Stephan Picas faisait partie de ce troisième groupe. "Avant d'être reçus, nous avons eu droit à une démonstration d'excès de zèle de la part des forces de l'ordre qui n'ont pas hésité à nous gazer pour ne pas que l'on s'approche du siège du PS" raconte l'agriculteur. Finalement, ils ont pu faire entendre leur colère face à Pierrick Paris, chef de cabinet d'Harlem Désir, premier secrétaire du parti socialiste. Quant à la réponse : "Comme d'habitude, on nous dit que nos revendications seront prises en compte, mais on y croit plus !"
Stéphanie MARIN
stephanie.marin@objectifgard.com
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