AU PALAIS L’accusé a de la chance : le président du tribunal n’est pas dépressif
Le 4 janvier dernier, Youness, 26 ans et dix condamnations au palmarès, est arrêté au guidon de son scooter au niveau du boulevard Pasteur à Nîmes. L’homme, qui ne porte pas de casque, est facilement repéré par les policiers. Au moment du contrôle, les forces de l’ordre remarquent des petits trous sur le jean de Youness, des traces de boulettes de cannabis propres aux fumeurs. Le prévenu se rappelle de cette soirée :
- Je sortais d’une grosse incarcération. Y a eu un petit contrôle et je me suis arrêté. Comme tout le monde.
- Oui mais tout le monde ne fume pas de la drogue, réplique le président du tribunal correctionnel de Nîmes Jean-Louis Galland.
- Non mais moi, je vais vous dire franchement, c’est parce que je suis malade.
- Vous n’avez pas l’air de trop culpabiliser, note le magistrat.
- Ben non, vu que je suis malade.
- Ecoutez monsieur, sermonne le président, il ne faut pas être fataliste dans la vie. Si moi je vous dis que je suis dépressif et que je vous mets une peine de prison ferme, vous le prendrez comment ?
Youness ne répond pas. Heureusement pour lui, Jean-Louis Galland ne présente pas de signes de dépression. Il condamne l’accusé à quatre mois de prison avec sursis, deux ans d’obligation de soins, et à 127 euros pour les frais de justice.
- Je peux les payer sur le champ ?, demande Youness que rien n’arrête.
- Vous avez l’air d’être riche, sourit le président en saluant Youness.
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