CHAMPIONS DE DEMAIN Paul Torquebiau (RCN) a l’avenir à ses pieds

Paul Torquebiau, un ouvreur plein d'avenir.
- Photo : Norman Jardin.Le jeune demi d’ouverture de RCN change de statut et il pourrait être le maître à jouer nîmois cette saison. Après avoir brillé avec les Espoirs, le joueur originaire de l’Hérault passe un cap tout en rêvant de tutoyer les étoiles. Rencontre avec un jeune homme qui aime la chasse, les responsabilités et le rugby à Nîmes.
« Quand les tribunes chantent Nîmois ! Nîmois ! Ça donne des frissons ». On peut être Héraultais et tomber sous le charme de la ferveur nîmoise. C’est ce qui est arrivé à Paul Torquebiau, le prometteur demi d’ouverture du RCN. Mais avant de frissonner à l’écoute des chants des supporters gardois, le jeune homme a fait ses armes de l’autre côté du Vidourle. Originaire de Gignac, l’enfant commence à toucher le ballon ovale à l’âge de quatre ans à l’école de rugby des Gorges de l’Hérault, basée à Aniane. « J’aimais tout ce qui était la vivacité et le jeu d’évitement ».
Là-bas, Paul est en famille puisque sa mère est la présidente du club, son père est entraîneur et ses frères sont joueurs. Les années passent et l’adolescent progresse à Montpellier, Jacou et Clermont-l'Hérault. Puis le grand tournant de sa jeune carrière intervient en 2021 quand, par l’intermédiaire de Mathieu Noirot, alors directeur de la formation du RCN, on lui propose de passer une détection à Nîmes. « Le lendemain, on m’a dit que c’était ok », se souvient Paul. Le numéro 10 fait ses classes avec les Espoirs Nîmois, mais il est vite repéré et en 2023, il fête sa première apparition en amical contre Hyères-Carqueiranne, puis la même année sa première feuille (sans rentrer) de match en championnat.
« Avec le stress, je n'osais pas parler à des joueurs de 30 ans comme je le faisais avec mes coéquipiers en Espoirs »
Mais sa vraie grande première, c'est une entrée en cours de rencontre contre Aubenas à Kaufmann (victoire du RCN 19-15, en décembre 2023). « On pense qu’il y a un cap, mais on n’a pas conscience de l’écart. Ça va vraiment plus vite et les collisions sont plus puissantes », souligne le jeune homme. Avec des qualités, l’ouvreur se fait peu à peu une place dans le groupe de l’équipe première. Cependant, à un poste aux grandes responsabilités, Paul peine à s’affirmer face à des joueurs plus expérimentés : « Avec le stress, je n'osais pas parler à des joueurs de 30 ans comme je le faisais avec mes coéquipiers en Espoirs. J’étais un peu sur le reculoir. »
Avant de quitter ses potes chez les Espoirs dont il est le capitaine, il remporte le titre de champion de France chez les Nationaux. « C’était un moment incroyable ». Les choses sérieuses ont commencé la saison dernière avec la N2 mais c’était encore le temps de l’apprentissage. « Nous l’avons mis en difficulté dans les sens où il n’était pas tout à fait prêt. Il n’avait pas non plus pris l’importance du poste de numéro 10. Il a désormais compris ce que nous attendions de lui, il a fait une grande fin de saison et c’est pour cela qu’il a été titulaire. Il l’a mérité et il fait d’excellents matchs. Il débute la saison 2025-26 avec un autre statut que l'année dernière », annonce Guillaume Aguilar, le manager général du RCN.
« Le Top 14 ? Il faut la bonne opportunité au bon moment ».
Pour la nouvelle saison, Paul a une belle carte à jouer et il sera en concurrence avec l’autre ouvreur du RCN, Nathan Sabbia. Alors l’enfant de Gignac sait qu’il sera très attendu. « J’aime avoir des responsabilités. J’ai l’esprit compétiteur et comme on n'est que deux au poste d’ouvreur, je me dis que j’ai plus de chance d’être titulaire. L’objectif est d’être numéro un », affirme l’ancien Montpelliérain. Comme il est criminel de ne pas rêver quand on a 20 ans, Paul a de hautes ambitions : « Aller le plus haut possible. Le Top 14 ? Il faut la bonne opportunité au bon moment. J’espère avoir la possibilité d’aller jouer plus haut. Je prends l’exemple d’Anthony Bouthier qui était maçon et qui s’est retrouvé en équipe de France. Tout est possible. »
Celui qui admire Romain Ntamak et l’Anglais Marcus Smith garde tout de même les pieds sur terre et il prépare son avenir « Je suis en BPJEPS (Brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport) APT (activités physiques et sportives). J’encadre l’école de rugby le mercredi. J’aimerais m’orienter dans la préparation physique du joueur ». Torqui, comme le surnomment affectueusement ses coéquipiers, a aussi besoin de s’évader de l’ovalie et pour lui, rien de mieux qu’une tradition familiale « J’aime beaucoup la chasse, une passion que je pratique depuis mon enfance en famille ». Voilà, le ballon est dans les mains et les pieds de Paul Torquebiau. À lui d’orienter le jeu nîmois et sa carrière pour mieux chasser les étoiles.