Alors qu'il y a quelques jours la Ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, Ségolène Royal, prévoyait de prolonger la durée de vie des centrales nucléaire de 10 ans, il y a 4 ans, le Gard se tenait la main pour arrêter d'utiliser cette énergie dangereuse.

À l’initiative du réseau d’associations "Sortir du nucléaire", l’opération "Chaîne humaine pour sortir du nucléaire" se tenait entre Lyon et Avignon, sur plus de 200 km, le dimanche 11 mars 2012. 60.000 personnes déferlaient dans la vallée du Rhône pour endiguer la problématique du nucléaire, un an jour pour jour après la catastrophe de Fukushima.

Les gardois, venus essentiellement de la région alésienne, formaient un maillon de la chaine entre Orange-centre et Orange-Sud, sur environ 5 kilomètres!

Christophe Cavard (alors Conseiller général du Gard – EELV), présent sur place au côté de José Bové et Dominique Voynet, confirmait qu’il était difficile de tenir "une chaîne continue, y compris en rase campagne", mais que "le symbole de la chaîne était réel. Il y avait beaucoup d’enthousiasme : du militant convaincu au curieux".

Quand on évoquait une récupération politique d’une opération citoyenne "anti-nucléaire" lancée par des associations dites apolitiques, l’élu gardois rétorquait qu’il y avait bien un aspect politique et qu'il répondait à "un appel en direction des candidats à la présidentielle", un an après Fukushima. Il n’oubliait pas d’évoquer l’engagement de la candidate écologiste en faveur de "la sortie totale du nucléaire [NDLR pour la France] d’ici 25 à 30 ans", comme le déclarait Eva Joly à Montélimar (avant de rejoindre le tronçon de la chaîne humaine placée sur le site nucléaire de Cruas), "de manière progressive" et accompagné de "moyens alternatifs de production énergétique et d’un politique de sobriété énergétique", relayait Christophe Cavard.

De l'eau a coulé sous les ponts, le nucléaire est aujourd'hui bien ancré en France et la volonté politique des trois EELV du gouvernement semble flancher... En 2016, 5 ans après de la catastrophe de Fukushima, 30 ans après celle de Tchernobyl, le réseau "Sortir du nucléaire" compte bien organiser quelques actions à l’occasion de ces tristes "anniversaires".