Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 04.11.2016 - anthony-maurin - 3 min  - vu 202 fois

FAIT DU JOUR Ces kilomètres à pied qui usent les usagers

Des membres du Collectif "Tango pour tous" (Photo Anthony Maurin).

Nous l'annoncions fin septembre, le réseau de transport de Nîmes Métropole va changer le 3 décembre prochain. "Tango pour Tous", souhaite changer la donne et ouvrir les débats sur le sujet.

Le collectif "Tango pour tous" a été créé en juillet dernier et ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Partis politiques, citoyens, associations, syndicats ou simples usagers, ses membres sont tous opposés aux nouveaux choix qu'adopte Nîmes Métropole quant aux modalité de transport de ses riverains.

"La situation est très mauvaise car il y a une augmentation des tarifs et une baisse de l'offre. Les usagers de Tango ont déjà subi 2 augmentations tarifaires en 2016 et aujourd'hui, on paie plus cher pour aller de la gare aux arènes que de la gare au Vigan en car ou au Grau-du-Roi en train! Même les abonnements scolaires sont revus à la hausse et la suppression de l'abattement familial n'arrange rien" évoquent les membres du Collectif Tango pour Tous.

Le tango, c'est aussi une histoire de pas en avant... et de pas en arrière! Le réseau de transport de l'agglomération nîmoise ne connaît pas, et ce depuis 10 ans, de croissance fulgurante comme c'est le cas dans bon nombre d'autres aires urbaines de même dimension. En constante baisse depuis 4 ans, le nombre de kilomètres parcourus par an est aujourd'hui de 7336000, soit près d'1 million de moins qu'en 2013.

La salle était pourtant bien remplie lors de la session plénière d'Agglo Forum le 22 septembre dernier (Photo Anthony Maurin).

"Où est l'intermodalité? A ce niveau, ce n'est plus une simple hausse mais un changement complet de l'offre et de la tarification alors que la Délégation de Service Public annonçait autre chose... Est-ce légal par rapport à ce qui était prévu en 2013? La population s'est exprimée avec plus de 6500 signataires, notre pétition rassemble rapidement et largement" poursuit le Collectif qui avoue ne voir aucune conception globale de la mobilité chez les élus de l'agglo.

Ce qu'il est bon de noter, c'est que près de la moitié des déplacements de l'agglo se font sur le territoire de la commune de Nîmes quand 30% émanent d'un échange entre les communes entre elles. Si 18% des nîmois ont un abonnement Tango, 1 sur 3 habite dans un quartier ciblé par l'Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine.

"Courbessac, Ville Active, Serre Cavalier, la route d'Arles, Serre Paradis mais aussi Bezouce ou encore Saint-Côme ne seront presque plus desservis... Pire, le lycée Philippe Lamour ne sera plus relié au centre-ville et du côté du Pissevin, qui représente pourtant 12% des usagers du réseau Tango, on supprime 7 des 11 stations! L'agglo a les compétences pour toutes les mobilités et intermodalités que fait-elle dans ces domaines, a-t-elle un vrai Plan de Déplacement Urbain?" brossent les usagers en colère.

L'extension de la T1 supprime des places en surface mais d'ici juillet 2017, plus de 2000 stationnement sur le pourtour de l'Ecusson deviendront payants (Photo Anthony Maurin).

Du côté de l'agglo, la chose est claire, il faut rationaliser l'offre de transport grâce à une réorganisation des lignes ainsi que la fréquence entre les bus... Quand les lignes dites structurantes (qui concernent un maximum de voyageurs potentiels T1, T2 et L3) verront passer un bus toutes les 10 minutes, les lignes les moins usitées perdront en régularité.

"Si l'agglo veut faire des économies, il existe des dépenses somptuaires, on peut aussi renégocier le contrat avec la société Kéolis car la marge qu'elle a dégagée sur ce réseau est passée de 600000 euros à 1,8 million d'euros en 2 ans! Il existe aussi une fraude massive méconnue, celle du versement-transport que doivent s'acquitter les sociétés de 12 salariés et plus, là aussi, même l'Armée ne paie pas!" s'offusquent le Collectif.

Au lieu de marcher des kilomètres avec tous ces petits cailloux dans les chaussures, le collectif ne s'interdit pas une action en justice car des augmentations tarifaires vont encore perturber les usagers et leur porte-monnaie!

Le TCSP de la T1.

"Vous comprenez, la concertation empêche de faire des économies!" expose Denis Lanoy, Secrétaire de la section nîmoise du PCF. Et de reprendre "Il n'y aura plus de bus le dimanche alors même que ces gens défendent le travail dominical! Ce sont des choix politiques... D'autres villes sont dans une réflexion écologiste, ici, on prévoit à Nîmes 2035 places payantes supplémentaires avant le mois de juillet 2017 (Richelieu, Placette, Gambetta...). Cela veut dire que la Ville attend beaucoup plus de voitures! C'est un pur contresens. Pour rire, l'année dernière, il faut juste rappeler que Tango est passé en mode vacances... le jour des premières épreuves du Bac!".

Des temps de trajets rallongés, des fréquences de passages plus espacées, l'obligation de prendre des correspondances, des scolaires quasi oubliés alors qu'ils n'ont aucun autre moyen de déplacement... Autant de soucis qui pointent le bout de leur nez en cette fin d'année! "Le dossier est complexe mais nous serons attentifs. Rappelez-vous, une grosse étude nous affirmait que le TCSP ne pouvait pas passer par la gare, aujourd'hui, il y passe! Quand on veut, on peut. La gare de Manduel et sa Porta Magna sont aussi dans l’œil du cyclone... Les choses sont faites pour changer!" conclut le Collectif.

Anthony Maurin

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