GARD Les raisins de la colère, les viticulteurs en danger
Actuellement en fin de vendanges, les viticulteurs et vignerons gardois estiment leur manque à gagner et commencent à préparer l'année d'après. 2017, récolte noire pour les gardois, 2018, année noire?
Le Gard est un département qui travaille depuis des décennies pour sortir des sentiers battus. Une lutte de tous les instants pour mettre sur le devant de la scène ses produits du terroir et pour en améliorer sans cesse la qualité intrinsèque. Pas de chance, la nature se fiche pas mal des desseins gardois et joue avec les nerfs de nos agriculteurs.
Prenez les vignerons... Cette année, les vendanges se sont déroulées plus tôt que d'habitude. Beaucoup moins de fruits mais de meilleure qualité. Comme les prix ne peuvent pas flamber, les ressources économiques vont s'effondrer. "Le Département est en train d'écrire son schéma de développement touristique et tous les acteurs du territoire doivent y entrer pleinement. Le tourisme ne se fait pas seul, nous avons trois et bientôt quatre sites classés à l'UNESCO, des Sites remarquables du goût, bref nous sommes un des départements les plus riches dans ce domaine" évoque le Président du Conseil départemental Denis Bouad lors de sa traditionnelle visite des caves gardoises.
Après le Château d'Or et de Gueule à Saint-Gilles, le Président Bouad allait à Saint-Hilaire-d'Ozilhan puis à Saint-Maurice de Cazevieille. Rappelant que se joue actuellement une élection à la Chambre de Commerce et d'Industrie, Denis Bouad a tenu à pousser l'effort collectif. "Les chambres consulaires doivent travailler ensemble pour faire en sorte de vendre, par exemple au restaurant, des produits issus de notre terroir. Il n'est pas normal qu'à Bordeaux ou qu'en Bourgogne on ne boive que des vins locaux et qu'ici, on puisse boire du Bordeaux ou du Bourgogne... Nous avons fait tellement d'efforts depuis 15 ans que maintenant c'est bon, on a la qualité!". Plus de vente directe, une consommation plus intelligente et une qualité toujours au rendez-vous.
Jean-Louis Portal, Président de la FDSEA, souhaite aller plus loin. "Il est important de développer la diversité de notre offre agricole. Nos revendications doivent être entendues et cette année, il faudra bien plus que les habituelles mesurettes. Il faut que l'on soutienne toujours plus l'agriculture gardoise qui en a vraiment besoin. Il va falloir trouver des solutions, une sorte d'états généraux de l'agriculture gardoise car les chiffres des pertes 2017 sont lourds et seront perçus de manière plus importante l'année prochaine. Nous ne pouvons pas répercuter ces pertes sur le prix de nos vins. Qui peut augmenter de 30% d'un coup ses produits? Je ne suis pas un syndicaliste de salon mais il faut aller vite".
De son côté, la Préfecture avoue connaître les actuelles difficultés des agriculteurs du Gard. Les chiffres annoncés sont moins pires que les récoltes effectuées et on songe d'ores et déjà à exonérer les agriculteurs de leur taxe foncière sur le non bâti. Hélas, les mauvaises récoltes ne sont pas seulement concentrées dans notre seul département, c'est l'ensemble de la France qui est touché! Les aides de l'État sont substantielles mais il faudra aller plus loin, bien plus loin. Pour Jean-Louis Portal, "Le constat est pire que l'annonce qui avait été faite. Le lobbying agricole ne suffira pas à augmenter le montant des enveloppes qui ne sont pas extensibles... Il faut que le lobby politique nous aide car en 2017, l'agriculture a vécu ses pires moments".
À la fin de la visite et comme le Domaine d'OR et de Gueules est une référence à l'international, Denis Bouad et le cortège d'élu se sont essayés à la dégustation de trois vins différents mettant à mal trois idées reçues. La "Charlotte" Syrah qui est un vin de garde de 10 ans, un vin de plaisir mais aussi un vin de partage. La "Bolida", à majorité Mourvèdre (plan de Saint-Gilles), actuellement vendangée sur des vignes vieilles de 80 ans. Vin de garde de 15, élevé 24 mois en barrique et classé parmi les 100 meilleurs vins du monde selon un magazine américains avec une note de 93/100 (à savoir que l'appellation Costières de Nîmes coûte 0/5) pour une bouteille à 25 euros. Enfin, la "Noblesa", soit 1000 bouteilles d'un délicieux nectar est à découvrir pour 39 euros. Plus fouillé que la "Bolida" cet assemblage de Syrah et Mourvèdre est élaboré à partir de vignes centenaires.
Château d'Or et de Gueules
Chemin des Cassagnes - Route de Générac
30800 Saint Gilles - France
Tél: 04.66.87.32.86
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