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Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 20.03.2018 - corentin-corger - 3 min  - vu 1542 fois

FAIT DU JOUR Quand les agriculteurs passent à l'énergie solaire

Quatre agriculteurs gardois vont exploiter des bâtiments équipés de centrales solaires photovoltaïques.
Photo illustration

L'agriculteur va pouvoir acquérir le bâtiment au bout de 30 ans ( photo d'illustration Irisolaris)

D'ici la fin de l'année, quatre bâtiments agricoles équipés de centrales solaires photovoltaïques vont voir le jour dans le Gard. De sa réalisation par la société Irisolaris à son financement géré par Lendopolis, ce projet met l'accent et sollicite les habitants locaux. 

Treves, Dourbies, Montfrin et Les Mages sont les communes où résident les exploitants agricoles qui vont bénéficier de ces hangars qui produisent de l'énergie solaire photovoltaïque. Une source qui couvre environ 2% de la consommation d'électricité en France. Des infrastructures dans le Gard qui rentrent dans le cadre d'un marché national de 65 centrales dont 22 construites dans le sud de la France. Une vaste opération menée par l'entreprise Irisolaris, spécialisée dans l'ingénierie des énergies renouvelables.

Ces bâtiments agricoles construits par Irisolaris sont mis gratuitement à la disposition de l'exploitant pour une durée de 30 ans, encadrée par un bail. Au terme de cette période, la structure est cédée à l'agriculteur qui en devient propriétaire. Il aura le droit s'il le souhaite de demander le démantèlement des panneaux photovoltaïques. L'agriculteur va profiter d'un hangar tout neuf d'une taille variable entre 600 et 2000 mètres carrés pour son activité. Une utilisation dédiée principalement à du stockage de matériel agricole, du fourrage, pour nourrir les bêtes et même à l'élevage, avec la stabulation de bovins et un manège équestre.

Pour M. Combe, agriculteur à Montfrin, qui a sollicité Irisolaris, c'est surtout la mise en place d'un nouvel espace de travail qui l'a intéressé. "Je ne vais pas avoir de rentabilité sur la production d'énergie. Mais par contre, j'étais juste au niveau des rangements. J'avais besoin d'un agrandissement de mon exploitation pour palier le manque de place."  Une exploitation déjà concernée par la transition écologique puisqu'elle certifiée HVE (haute valeur environnementale).

La phase d'étude est terminée, les raccordements au réseau ont été effectués et tous les permis ont été déposés et acceptés. Certains, comme celui octroyé à M. Combe, ont mis plusieurs années à être délivrés. "Cela a duré 4 ans. Le permis de construire a été refusé à deux reprises. L'administration n'a pas jugé opportun de demander une telle superficie. J'aurais pensé que lorsqu'on respecte l'environnement ça irait plus vite."  Le début des travaux est prévu pour juin prochain, pour une mise en service en fin d'année. Cette initiative permet de combiner le besoin matériel croissant des agriculteurs et la production d'énergie solaire. De plus, il s'agit d'impliquer les acteurs locaux, notamment les entreprises en faisant participer, par exemple, des charpentiers du Gard.

Irisolaris qui s'occupe de la partie logistique va trouver son compte sur la revente de l'électricité à EDF dans le cadre d'un contrat d'achat de 20 ans. À l'issue du contrat, elle sera revendue sur le marché de l'électricité. Le kilowatt-heure est facturé 11 centimes d'euros. Un prix calculé par un audit qui prend notamment en compte l'estimation de l'ensoleillement. La production des quatre bâtiments équivaut à la consommation électrique annuelle d'une commune de 910 habitants comme Pompignan soit 1 119 Mw/h (mégawatt-heure). L'exploitant, dans trois décennies, produira sa propre électricité pour devenir autonome.

Un financement participatif local

Exemple de bâtiment que l'on pourra retrouver dans le Gard (Photo d'illustration/Irisolaris)

En plus d'intégrer les entreprises locales, ce projet cherche à faire participer financièrement les Gardois. Le budget pour la réalisation des centrales provient à 80% d'emprunt bancaire, à hauteur de 10% de la société Irisolaris et les 10% récents proviennent du crowdfunding. En français, traduisons par financement participatif. Mais dans ce cas, nous ne sommes pas dans un système classique de crowdfunding basé sur les dons mais sur un prêt rémunéré. Au départ, les investisseurs vont réaliser un don pour un miminum de 20 euros. Chaque année ils vont percevoir 6,5 % d'intérêts de leur mise initiale. Au bout de cinq ans, l'intégralité du capital investi cumulé aux intérêts qui en découlent sont versés aux participants.

L'ouverture des dons a débuté le 6 mars dernier sur le portail internet de l'entreprise Lendopolis, spécialisée dans le prêt de particuliers à entrepreneurs. La somme nécessaire à récolter est de 150 000 euros en 45 jours. La campagne se termine dès lors que le chiffre est atteint. Pour le représentant de Lendopolis, Maxime Auvray, le but est "d'impliquer les citoyens dans la transition écologique". Et surtout que "les citoyens Gardois financent des projets locaux". Car même si les 150 000 euros sont prévus pour les 23 centrales en construction dans le sud. L'argent prêté par les Gardois servira exclusivement aux quatre bâtiments qui concernent le département. Après huit jours de collecte, 16% du montant est atteint soit plus de 24 000 euros pour 126 prêteurs.

Un investissement qui permet de contribuer à l'élaboration d'un établissement destiné à produire de l'énergie propre et également d'en tirer un avantage financier sous forme d'épargne. Irisolaris a pour but de construire de nouveaux bâtiments équipés de centrale solaire photovoltaïque, notamment dans le Gard. Une dizaine figuraient dans le dernier projet présenté. Le soleil, une richesse qui semble inépuisable.

Pour participer au projet : www.lendopolis.com

Corentin Corger

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