Publié il y a 5 ans - Mise à jour le 07.07.2018 - corentin-corger - 3 min  - vu 1932 fois

FÊTES VOTIVES Tout commence par le déjeuner au pré

Entre traditions et moteur de lien social, la fête votive est l'événement phare des communes gardoises. Tout l'été, Objectif Gard vous propose de vivre au rythme de ces festivités. Début avec le déjeuner au pré, qui marque le commencement d'une journée de fête, comme à Aimargues.

Vue aérienne du triage des taureaux pour sortir quatre bêtes et les ramener en centre-ville (photo Comité des fêtes d'Aimargues)

Durant l'été, nous vous proposons de découvrir et de partager l'ambiance de huit fêtes votives emblématiques du Gard. Avec ses dix jours de fête du 5 au 15 juillet, Aimargues est une place forte. Toute bonne journée de fête débute avec le traditionnel déjeuner au pré. Zoom sur la terre des Demoiselles. 

La fête votive c'est évidemment le moment de convivialité privilégié de l'année où tout le village se retrouve et festoie ensemble. Mais c'est également l'occasion de perpétuer les traditions camarguaises et de mettre en lumière le savoir-faire des manadiers. Parmi eux, Bérenger Aubanel, qui s'occupe de fournir près de 50 taureaux pour assurer toutes les manifestations de la fête d'Aimargues. La tradition consiste à aller chercher les taureaux lâchés en pleine nature et à les ramener dans le village.

Le travail commence dès l'aube, moment où les cavaliers réalisent une première opération de rapatriement des taureaux vers les prés qui vont accueillir le public. "On se met à l'écart du bruit. C'est un mode privilégié, il y a comme un effet de transhumance", raconte passionnément celui qui compose avec son frère Réginald, la quatrième génération de la manade Aubanel-Baroncelli fondée en 1894. Vers neuf heures, les festaïres arrivent et les grillades démarrent car ici on petit-déjeune à la saucisse. Situés au Cailar, les prés des Demoiselles sont à plus de 7 kilomètres des arènes d'Aimargues, il faut donc prendre des forces pour effectuer le trajet.

Bérenger Aubanel, au centre, vit la passion des taureaux depuis l'âge de sept ans (photo Bérenger Aubanel)

"Le déjeuner au pré, c'est le lancement de la fête. Sans ça elle serait morte", concède Thibault Servière, président du comité des fêtes d'Aimargues. "C'est un moment de partage et de liberté où on se retrouve comme à l'époque", complète le manadier. Outre le fait de déjeuner ensemble, le public peut voir les taureaux sauvages de près et assister au triage. Les manadiers extraient quatre taureaux du troupeau pour réaliser l'abrivado et rejoindre le centre-ville de la commune. Avant de partir ils sont mis dans le bouvaùqui signifie arènes en Occitan. Ce sont des arènes de fortune, souvent en bois, construites dans les prés. Les jeunes, les plus vaillants, peuvent tenter d'en raseter un ou deux avant de partir et tester leur puissance.

Sept kilomètres d'abrivado

À cheval, à pied, à vélo, en voiture de fête... tout le monde suit l'abrivado ! (photo Comité des fêtes dAimargues)

Aux alentours de midi, il est temps de repartir des prés et de ramener les quatre taureaux sélectionnés dans les arènes d'Aimargues. Plus de sept kilomètres à parcourir avec des rythmes parfois plus lents pour une traversée qui dure environ une petite heure. Le défi pour la quinzaine de cavaliers est d'éviter que le taureau ne s'échappe et parte loin dans les terres. "S'il s'enfuit dès le début dans des prés qu'il connaît, c'est compliqué de le récupérer", précise Bérenger Aubanel. Du coup faux départ et d'autres taureaux sont choisis.

La troupe prend donc la route, en l’occurrence un entrelacs de chemins, communaux pour la plupart. Mais parfois, il est nécessaire de couper une route départementale. Partie intégrante de la tradition, durant ce parcours festif, les jeunes du village tentent d'attraper les taureaux pendant le voyage et de leur faire dévier leur course. Les moins téméraires suivent le voyage en queue de cortège grâce aux voitures de fête confectionnées pour l'occasion. "Ces voitures permettent d'amener les gens aux prés et font partie de la tradition depuis 1920", rappelle Thibault. Tous les moyens de transport sont bons : à vélo, à pied pour les plus sportifs et, pour certains, à cheval. Une fois arrivés dans les arènes, les taureaux se reposent avant de repartir dans les prés en camion. Le premier déjeuner aux prés des Demoiselles aura lieu ce dimanche et va rythmer chaque jour. Que la fête commence !

Corentin Corger

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