Publié il y a 14 h - Mise à jour le 02.07.2025 - Abdel Samari - 2 min  - vu 496 fois

ÉDITORIAL Médecins volontaires : il en pense quoi docteur ?

Photo d'illustration OG

L'Agence Régionale de Santé Occitanie vient de décliner de nouvelles propositions pour lutter contre les déserts médicaux

L'UFC-Que Choisir, dans sa nouvelle étude nationale sur les dynamiques territoriales de l’accès aux soins, tire la sonnette d'alarme. Et les dérives d’un modèle sanitaire désormais à deux vitesses. Comme l'explique l'association de protection du consommateur, si notre département semble un peu mieux doté en médecins que certains départements, il est constaté toutefois une dégradation en 10 ans de l’offre médicale. L’étude, fondée sur les données du Conseil national de l’Ordre des médecins, révèle une évolution préoccupante pour le Gard avec une densité médicale en baisse ces dix dernières années. Pire, le nombre de médecins généralistes libéraux a chuté de plus de 20% dans la même période. Deux spécialités sont aussi concernées. L'Ophtalmologie et la gynécologie. Les mesures incitatives mises en place depuis plus de dix ans paraissent n'avoir rien pu faire, notamment les aides à l’installation. Les professionnels de santé, les études le montrent, continuent de majoritairement préférer des zones urbaines. Une concentration qui n’est pas toujours synonyme d'une meilleure prise en charge. Les dépassements d’honoraires y sont souvent plus fréquents et plus élevés, rendant certains spécialistes inaccessibles pour une partie de la population, fait savoir encore l’UFC-Que Choisir. Alors, dans la continuité des annonces du ministère de la Santé, l'Agence Régionale de Santé Occitanie vient de décliner de nouvelles propositions pour lutter contre les déserts médicaux. Un pacte prévoit, dans trois territoires prioritaires du Gard (Causses Aigoual-Cévennes, Cèze Cévennes et Pays Viganais), une solidarité territoriale entre médecins, pour garantir l’accès aux soins pour tous et partout. Concrètement, l’objectif est de permettre à tous les médecins généralistes volontaires de venir renforcer, sur une partie de leur temps, l’offre de soins dans chacune des zones identifiées comme prioritaires. Bien que l'initiative puisse être saluée, elle comporte de nombreuses interrogations. La première : que se passe-t-il pour le suivi du patient ? Le médecin vient prêter main forte temporairement et c'est très bien. Mais comment va-t-il mesurer précisément le besoin du malade qu'il ne connait pas ? N'y a-t-il pas un risque de perte de temps à refaire tout le déroulé de la vie médicale du patient ? Ensuite, le caractère volontaire de la mesure. Sans incitation financière forte, le médecin qui travaille déjà tôt le matin et fini tard le soir, n'aura pas spécialement envie de mettre de côté ses week-ends de repos. Reste la question de la santé physique et mentale de ces médecins. Sont-ils tous en capacité d'emmagasiner encore et encore des heures de travail ? Une phase expérimentale semble donc nécessaire pour mesurer véritablement l'impact sur la durée de ces nouvelles mesures. Et prendre en compte, avant tout, l'avis des médecins.

Abdel Samari

Santé

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio