FAIT DU SOIR Ces métiers en première ligne face à la canicule

Les travaux publics sont particulièrement exposés à la chaleur.
- Photo : Romain Cura.Les fortes températures qui se sont installées dans le Gard sont difficilement supportables et certaines professions sont particulièrement exposées à la chaleur. Pour ces métiers, il est impératif d'adapter les conditions de travail aux aléas climatiques.
Quand on parle de pénibilité au travail, on pense souvent aux métiers du bâtiment et des travaux publics. Cela se justifie d’autant plus que les températures sont extrêmement chaudes. Dans le Gard, les entreprises sont obligées de s’adapter pour ne pas mettre en péril la santé de leurs salariés.
« Les organismes sont éprouvés et on est moins productif ».
« On a décalé les horaires de travail, puisque les équipes débutent à 6h30 et pour celles qui ont la charge de l’enrobé, c'est 6h. Nous fournissons des casquettes, trois litres d’eau par jour et par personne et des glacières électriques que l’on peut brancher dans les fourgons. Ensuite, les pauses fraîcheur sont obligatoires. C’est aux besoins de chacun, mais il faut en faire une ou deux par demi-journée. Enfin, les journées se terminent à 15h » explique Sébastien Diaz.
Le directeur de Lautier-Moussac, l’entreprise spécialisée dans la construction de chaussées, de couches de revêtement et dans la fabrication industrielle d’enrobés, constate que les fortes chaleurs sont en avance cette année : « D’habitude, cela arrive fin juillet et début aout. Mais là, les gars sont fatigués, en plus, on est en fin d’année. Les organismes sont éprouvés et on est moins productif ».
« On aimerait bien travailler plutôt le matin, mais c'est compliqué »
À températures brulantes, mesures exceptionnelles. Dans le bâtiment, on accepte certaines initiatives vestimentaires qui peuvent rafraichir les salariés : « On tolère de travailler en short. En revanche, on n’a pas de ventilateur. Ça serait pire parce qu'après, on prendrait de la poussière partout dans les yeux et dans le nez » précise Alexandre Jansen, le chef de chantier et conducteur de travaux dans l’entreprise SODAC, spécialisée dans la plâtrerie et l'isolation des murs.
Si la flexibilité est possible dans les travaux publics et le bâtiment, d’autres corporations ne peuvent pas en bénéficier, c’est le cas des déménageurs : « Non, malheureusement, on n'a pas pu parce qu'on a des clients qui ont souvent des exigences. Nous devons respecter des horaires par rapport à nos clients et au départ de leur logement, mais aussi à l'obtention des clés de leur deuxième logement. On aimerait bien travailler plutôt le matin, mais c'est compliqué » regrette Guillaume Boubila, de la société Démélogis, basée à Nîmes.
Chaleur écrasante pour les poseurs de fibre optique
Chaque jour, dans le Gard, des techniciens s’activent sur le terrain pour connecter les foyers à Internet. Un travail essentiel, mais qui devient particulièrement éprouvant en période de fortes chaleurs. « Environ 70 % de notre activité se passe à l’extérieur, et avec ces températures, c’est très difficile », confie Kamel Chaib, installateur pour la société VCM Telecom basée à Vergèze. « La charge de travail est telle que je n’ai même pas le temps de faire une pause, même si je sais que c’est recommandé. »
Heureusement, la solidarité des clients apporte un peu de réconfort. « J’ai commencé ma tournée à 7h30, et depuis ce matin, tous les clients m’ont proposé à boire. C’est vraiment agréable ! Je m’hydrate beaucoup et j’évite les boissons sucrées », raconte-t-il avec gratitude. Le plus éprouvant reste néanmoins le travail en bord de route, en plein soleil. « C’est vrai que la chaleur nous ralentit. On a la possibilité de commencer plus tôt, mais comme on intervient chez les particuliers, ce n’est pas évident de se présenter trop tôt chez eux », souligne-t-il. Sur le terrain, ces techniciens continuent malgré tout d’assurer leurs missions, entre exigences techniques et contraintes climatiques de plus en plus pesantes.
La police municipale plus attentive aux personnes vulnérables
À Alès, le thermomètre a atteint 37 degrés pour ce premier jour de juillet, mais cela n'a pas empêché les forces de l'ordre de mener leurs patrouilles quotidiennes en centre-ville, lunettes de soleil posées sur le nez. Rue Saint-Vincent, un duo d'agents portaient secours à un sans-abri bien connu des habitués du coin, "le Riri", qui a nécessité la venue des sapeurs-pompiers pour le remettre d'aplomb, sous un soleil de plomb. "On continue nos patrouilles comme tous les jours, mais on est plus attentifs aux personnes âgées, vulnérables ou faibles qui peuvent souffrir de la chaleur", concède un des deux policiers.
Les patrouilles ne constatent en revanche aucun réel changement de comportements ou délits depuis l'arrivée de la canicule. Une quinzaine de gendarmes actifs et 12 réservistes viendront renforcer les rangs actuels alésiens pour les deux mois à venir et notamment les Estiv'Alès.