À l'occasion des 20 ans de l'euro, la Banque de France à Nîmes est revenue sur la monnaie unique. Un anniversaire en pleine campagne des Européennes...

L’euro, si décriée, serait une chance pour notre territoire ? C’est ce que soutient le gouverneur de la Banque de France dans sa lettre annuelle rédigée au Président de la République. Une lettre qui, cette année, s’inscrit dans un contexte particulier, alors que la monnaie unique fête ses 20 ans. L’anniversaire est lui-aussi un peu particulier, se célébrant en pleine campagne des Européennes, dont l'élection se tient en France, le 26 mai.

Mis en place en 1 999, le premier but de la monnaie unique a été « d’assurer la stabilité des prix et des changes », relaie le directeur départemental de la Banque de France, Philippe Saigne-Vialleix. Selon l’institution, l’euro a permis de contenir l’inflation - c’est-à-dire l’augmentation des prix - avec un taux inférieur et proche de 2% depuis 1999.

L’euro inspire confiance

« Une monnaie solide inspire confiance et attire les investisseurs. Quand l’État français veut emprunter en émettant des obligations sur le marché, il n’a pas de mal à trouver des investisseurs », poursuit M.Saigne-Vialleix. Reste que pour certains, l’euro aurait fait augmenter les prix... « C’est faux », répond le directeur départemental, « entre 1979 et 1999, le taux d’inflation pouvait atteinte les 4,9 %. Cela a occasionné une hausse du taux d’intérêt des crédits. Pour emprunter et acheter une machine à laver, vous pouviez avoir un taux d’intérêt à 15% ! »

Et la baguette de pain ?

Autre exemple : le prix de notre fameuse baguette de pain. Fin 2001, elle coûtait 4,40 francs (soit 67 centimes d’euro) contre 90 centimes fin 2018. Cela veut-il pour autant dire que la baguette à augmenter ? Non, puisque rapporté à l’évolution du salaire moyen, « le prix de la baguette a baissé d’environ 10%.»

L’évolution du salaire moyen, un paramètre essentiel à ne pas oublier. « Depuis la création de l’euro, les loyers, le prix des pâtes ou des services de communication ont progressé plus lentement que le salaire moyen par tête », indique M.Saigne-Vialleix. Ce n’est malheureusement pas le cas du prix du litre de gazole qui a augmenté, lui, de 24% par rapport au salaire moyen depuis 2011. 

CM

coralie.mollaret@objectifgard.com