Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 03.09.2019 - boris-de-la-cruz - 2 min  - vu 15534 fois

GARD Il fonce sur les policiers municipaux "pour rigoler"

Photo d'illustration

Les conséquences auraient pu être dramatiques pour deux agents de la police municipale de la station balnéaire...

" On aurait pu avoir aujourd'hui deux agents municipaux du Grau-du-Roi morts. Les faits sont d'une extraordinaire gravité et pourtant à l'audience on a face à nous un brave gars... Un homme qui travaille, qui n'a jamais fait parler de lui, qui n'est pas hostile ou rebelle", témoigne le procureur de la république de Nîmes, Éric Maurel, ce mardi en audience de comparution immédiate.

Un dossier qui laisse entrevoir la difficulté de juger pour les magistrats, entre des faits graves et la personnalité émouvante d'un homme qui a un genou à terre, comme l'explique son avocat, maître Fahd Mihih. Un prévenu qui se voit reprocher " une conduite d'un véhicule sous l'emprise d'alcool et de stupéfiants, un usage de stupéfiants et des violences avec une arme", à savoir sa voiture.

Les faits : Il est 11h dimanche 1er septembre. Sur un trottoir au bord de la grande bleue au Grau-du-Roi, une voiture accélère à quelques mètres de deux agents de la police municipale de la station balnéaire. Le chauffard roule sur le trottoir et fonce. Les deux policiers municipaux se jettent sur le côté pour éviter le véhicule qui s'arrête plus loin. Le chauffard, un bûcheron qui venait de la Drôme pour une journée de repos dans le Gard est appréhendé et placé en garde à vue par les gendarmes. Sur le moment, il affirme comme explication à son geste qu'il voulait simplement rigoler.

un litre de Whisky tous les soirs

À l'audience, cet homme brisé évoque avec pudeur la perte de son fils, tué par un chauffard il y a un peu plus d'un an. "Je ne parviens plus à dormir. Je bois un litre de Whisky tous les soirs et je fume du cannabis. Je ne parviens pas à remonter la pente", évoque-t-il presque inaudible et en s'excusant auprès des deux agents présents à l'audience.

Les fonctionnaires victimes évoquent eux la peur ressentie lors des événements bien qu'ils ne cherchent pas à enfoncer le prévenu. "Il se pose la question d'un comportement suicidaire de la part d'un homme qui, alcoolisé et sous stupéfiants, fonce sur la route alors que son fils est mort sur la route", déclare le procureur qui ne réclame pas de peine ferme.

Le tribunal a entendu les réquisitions puisque le chauffard écope de 18 mois de prison avec sursis et une mise à l'épreuve de deux ans, l'obligeant à se soigner psychologiquement, à soigner ses addictions, à travailler et à indemniser les victimes.

Boris De la Cruz

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