Ce soir, devant le stade des Costières, plusieurs supporters ont annoncé leur intention de porter plainte après des incidents avec les forces de l’ordre, samedi soir.
Ils ne laisseront pas passer. « Ils », ce sont les supporters du Nîmes Olympique réunis, ce lundi soir, devant le Stade des Costières. À la manœuvre, Cyril Roure, président du groupe Nemausus : « Je compte aller loin ! Je suis père de deux enfants et fils de policier. Je ne suis pas un caraque qui cherche à se faire tabasser un soir de match. »
Le Nîmois a rendez-vous au commissariat pour s’informer des modalités du dépôt de plaintes des supporters : « On attend des réponses sur ce qu’il s’est passé. D’ailleurs, j’appelle les supporters à se révolter à tous les matchs ! », harangue-t-il devant la foule. Une assistance composée de familles, de jeunes et de moins jeunes qui ont vécu, samedi soir, un cauchemar.
« Les supporters ne sont pas des voyous ! »
Au départ de Nîmes, plus de 400 Nîmois veulent assister à la 19ème journée de Ligue 1, opposant au stade Vélodrome, Crocos et Phocéens. « Nous avons d’abord été arrêtés à Arles pour être escortés jusqu’à Lançon », raconte Sébastien Nass, l’un des chauffeurs. Il poursuit : « c’est du jamais vu ! Je suis aussi abonné à l’OM et nous n’avons jamais connu pareil dispositif. »
Sur l’aire de Lançon, les choses se corsent. Les Nîmois sont trop nombreux... La jauge a été fixée par la préfecture des Bouches-du-Rhône à 200 spectateurs nîmois. « Cet arrêté a été pris seulement une semaine avant le match ! Les places avaient déjà été prises. On dit quoi aux enfants qui se sont vus offrir leurs places pour Noël ? », objecte Cyril Roure qui raconte : « la dernière fois à Saint-Étienne, seulement 300 personnes étaient prévues. On est passé à 1000 ! »
Reste que ces arrêtés préfectoraux sont pris pour assurer la sécurité, face à des supporters qui parfois succombent à la violence. « Ce n'est pas vrai ! », rétorque Cyril Roure, « on parle d'un petit groupe d'indépendants marseillais qui caillasse des bus. Les forces de l'ordre doivent les arrêter et faire la différence... Les supporters ne sont pas des voyous ! »
« On a le droit de rien faire ! »
Moins conciliants, les agents marseillais intiment l’ordre aux Nîmois de rentrer chez eux. Ils les raccompagneront même jusqu'aux Costières. Un trajet périlleux… « Nous avons voulu nous arrêter à Salon pour assister au match dans un village, là-aussi on nous l’a interdit ! », poursuit le chauffeur avant d'enchaîner : « en plein sur l'autoroute, des policiers m’ont demandé de fermer la porte de mon car. Je ne pouvais pas. Elle était ouverte à cause de l’air qui devait être renouvelé. C’est une mesure de sécurité. Résultat, on m’a balancé une grenade de désencerclement dans le véhicule ! »
À Nîmes, la situation - déjà bien tendue - dégénère. Si la préfecture du Gard soutient que des projectiles ont été jetés sur les forces de l’ordre, Cyril Roure objecte encore : « Ces policiers avaient de la haine envers nous. Ils nous ont dit qu’il allaient nous casser en deux ! » Portable en main, une jeune supportrice montre des photos de ses bleus : « j’ai reçu un flash-ball sur les fesses ! »
« Comment ces policiers marseillais ont-il pu rentrer sur le sol gardois ? Qui l'a autorisé ? », pointe Cyril Roure qui regrette : « aujourd'hui, on n'a plus le droit de circuler, on a le droit de rien faire ! C'est pas ça la France ! »
Coralie Mollaret
coralie.mollaret@objectifgard.com
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Pour l’heure, le club de Nîmes Olympique n’a pas réagi à ces incidents. Une nouvelle preuve, s’il en fallait encore une, des relations tendues entre le président Assaf et les supporters. « Avec M.Assaf, il n’y a pas de dialogue ! », commente de façon lapidaire, Cyril Roure. Lors du prochain match, certains supporters envisagent de déployer des banderoles fustigeant le manque de soutien du club.