NÎMES Condamné en 2017 à 30 ans de réclusion pour l'exécution de sa femme, il est libéré ce matin
Ramon Cortès a avoué avoir assassiné la mère de ses trois enfants. Il a été lourdement condamné pour ce crime devant la cour d'assises des Pyrénées-Orientales (P-O) le 24 octobre 2017. Il a fait appel de la décision et doit être jugé en avril prochain devant les assises de l'Hérault. Mais la détention provisoire entre les deux procès d'assises (de 2 ans et 5 mois) est trop longue estiment les juges au regard des nouvelles dispositions en la matière.
Alors que les féminicides sont au coeur du débat politique et judiciaire, la décision de la cour d'appel de Nîmes, ce jeudi 16 janvier va beaucoup faire parler. Ramon Cortès condamné pour l'exécution de sa femme à 30 ans de réclusion est élargi sous contrôle judiciaire, un peu plus de deux ans après sa condamnation aux assises des P-O.
Ramon Cortès, 49 ans, avait enlevé son épouse à la sortie de son travail, au musée de Céret, dans les P-O, le 16 septembre 2013, avant de l’emmener dans un endroit perdu où il l’a tuée et ensevelie dans une tombe creusée la veille. La préméditation avait été retenue au procès d'autant qu'il avait acheté les jours avant le drame, du matériel pour attacher et enterrer la victime.
Les magistrats de la cour d’appel de Nîmes ne devaient pas juger le fond du dossier mais dire si le délai de détention provisoire est raisonnable ou pas ? La Cour de cassation, la plus haute juridiction française avait estimé en novembre dernier que le délai était trop long et que monsieur Cortès devait être libéré en attendant son procès d'assises d'appel.
La première réponse a été donnée, ce jeudi, par l’avocat général Hervé Poinot qui inscrit ses réquisitions dans le cheminement juridique de la Cour de cassation en demandant la libération de Raymond Cortès.
« La loi est dure mais elle doit passer. Je sais que mes explications aujourd’hui sont inaudibles pour la famille de la victime et pour le public, mais je dois vous demander la remise en liberté de monsieur Cortès, estime l'avocat général, Hervé Poinot. Pendant longtemps le délai raisonnable a été laissé à l’appréciation des juges. Depuis l’an dernier, le délai entre un procès d’assises et un appel ne doit pas être supérieur à 2 ans », poursuit le représentant du parquet général qui demande que l'arrêt de la Cour de cassation soit appliqué par la chambre de l'instruction de Nîmes.
Ramon Cortès a été condamné devant la cour d’assises des P-O, en première instance, il y a deux ans et 4 mois précisément ! « Les juridictions sont surchargées, elles n’ont plus les moyens de fonctionner. C’est ainsi, c’est triste, mais c’est le cas", ajoute l'avocat général.
Des réquisitions entendues par le chambre de l'instruction de Nîmes. Depuis quelques minutes, Ramon Cortès, qui a avoué avoir tuée et enterrée la mère des ses enfants, est libre et placé sous contrôle judiciaire.
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