Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 31.01.2020 - coralie-mollaret - 4 min  - vu 1863 fois

LE 7H50 du député Olivier Gaillard : « Je suis candidat aux municipales de Sauve ! » 

Olivier Gaillard.

Socialiste converti au Macronisme, Olivier Gaillard est député de la 5e circonscription du Gard et conseiller départemental du canton de Quissac. À l’Assemblée nationale, il est membre de la commission Finances ainsi que d’une mission sur les collectivités territoriales (Photo : Coralie Mollaret)

Député La République en marche de la 5e circonscription, Olivier Gaillard se lance dans les élections municipales de Sauve. Il est l'invité du 7h50 d'Objectif Gard. 

Objectif Gard : C’est décidé, vous quittez votre poste de député pour vous présenter aux municipales à Sauve ? 

Olivier Gaillard : Chaque chose en son temps. D’abord, je ne quitte pas mon mandat de député. Oui, je suis candidat aux Municipales mais je prendrai ma décision en temps voulu, à l’issu des scrutins de mars.

« Servir, défendre et développer Sauve. C’est le plus important à mes yeux »

En clair, si vous perdez aux municipales, vous restez au Palais Bourbon ?

Oui, je poursuivrai mon mandat comme je l’ai commencé. Avec le même engagement, la même détermination. Et j’aurai un regard aiguisé sur les affaires communales de Sauve.

Pourquoi vous présentez-vous aux Municipales  ? 

Ce sont des constats tirés de la gestion communale, partagés avec d’autres citoyens sauvains ; élus et non élus. Mais vous savez, c'est au niveau local, dans la commune qui m’a vu grandir, que je me sens le plus passionné, le plus utile.

À Sauve l’équipe municipale semble divisée. Comment remettre de l’ordre ?

Je ne suis pas un shérif ! Je faisais partie de ceux qui souhaitaient que les sortants repartent à l’unisson. Ça n'a pas été le cas. Dès lors une bonne partie des élus sortants m’a sollicité et chemine avec moi. Je m’inscris dans la richesse des différences, en construisant la liste « Sauve plurielle ». La difficulté majeure aujourd’hui est de devoir organiser des réunions ou travailler sur les éléments de gestion de la commune. Malheureusement, nous avons reçu une fin de non-recevoir de la gouvernance actuelle qui ressemble, à s’y méprendre, à un déni de démocratie.

Aujourd’hui, que pensez-vous apporter aux habitants de Sauve ?

Je vis depuis mon plus jeune âge à Sauve. J’ai cette commune chevillé au corps. J’ai une conscience aiguë de ses problématiques mais aussi de ses spécificités et richesses. Je l’ai prouvé au cours de mes précédents mandats. Si aujourd’hui j’agis pour mon pays, je sais et n’oublie pas ce que je dois à mon village. Servir, défendre et développer Sauve. C’est le plus important à mes yeux.

Si vous êtes élu à la mairie, présiderez-vous la Communauté de communes ?

On a pu me prêter ces velléités. Certains me voient même candidat aux Sénatoriales ! Au risque de les décevoir, tout cela est faux ! Je soutiens pleinement le président et l’exécutif de la Communauté de communes du Piémont Cévenol dont je reconnais la qualité du travail.

« J’ai une liberté de ton, de vote parfois » 

Ex-socialiste, ne vous sentez-vous pas marginalisé, mis à l’écart à l’Assemblée nationale ?

Suis-je un ex-socialiste de l’ex-PS ? Je crois que cette question est d’un autre temps. Mais pour vous répondre, non, je ne me sens pas marginalisé. Pour moi, celles et ceux qui quittent le navire donnent un blanc-seing. Le combat doit se mener de l’intérieur. C'est ma conception personnelle de l'engagement et des responsabilités.

Très franchement, quel regard portez-vous sur la politique conduite par le Gouvernement ?

Nous sommes dans une période transitoire qui dépend beaucoup d'enjeux européens et mondiaux. À l'Union européenne, le Président français défend une réforme qui va à l’inverse du fétichisme allemand, notamment sur la rigueur budgétaire. Emmanuel Macron milite aussi pour une Europe plus unie, plus harmonisée au niveau des règles sociales, pour qu'elle ne se désintègre pas et pèse face aux États-Unis et à la Chine. C'est une réalité qu'il faut voir en face. Quant aux différents débats sur les politiques nationales, je pense qu'ils auraient besoin d'être modernisés et oxygénés. Les politiques sont encore trop menées de haut en bas, verticalement avec rigidité, depuis un centre qui reste la capitale, pour ne pas dire la "principauté de Paris". Le territoire cévenol, comme bien d'autres, a besoin de "sur mesure" et d’accompagnement.

Un mot sur la réforme des retraites qui fait débat actuellement... 

En toute franchise, je pense qu’il est indispensable de réformer le système actuel. J’attends que le débat parlementaire enrichisse la phase de négociations. Deux éléments m’interpellent à ce jour : la question du financement des retraites à l’équilibre et le manque d’éléments disponibles pour évaluer les situations individuelles. Je voterai au moment venu, en mon âme et conscience.

Vous êtes-vous toujours senti en phase avec les choix du Gouvernement et de l’Assemblée nationale ?

Mes votes n’ont jamais fait défaut à l’actuelle majorité en ce qui concerne les engagements pris lors de la campagne présidentielle. Il n’en demeure pas moins que j’ai une liberté de ton ; de vote parfois. Je pense notamment au CETA pour lequel j’ai voté contre. Cela ne signifie pas claquer la porte, jouer l'opposition et la marginalisation. Je me suis engagé et prends mes responsabilités en participant au débat avec mes messages, mes propositions. Je pense à la loi agriculture, engagement et proximité, la loi de finances, celle pour la Sécurité sociale. Je suis intervenu pour modifier, infléchir les mesures pour qu’ils intègrent les caractéristiques propres à la ruralité.

Vous êtes également conseiller départemental. En tant que député, qu’avez-vous apporté au département ?

Sur le bassin alésien, j’ai participé à l’obtention du label Territoire d’industrie (40 M d’euros mobilisé au niveau local), au plan Action cœur de ville (5 milliards d’euros mobilisés au national), pour le Viganais à l’obtention d’un nouveau contrat de transition écologique. Pour le pays Grand’combien, j’ai travaillé à la confirmation d’un nouvel Épide (Établissement pour l'insertion dans l'emploi), la création d’une filière de la faculté de Montpellier délocalisée au Vigan, ou encore à la première prise en charge des victimes de la pollution du site de la Croix-de-Pallières en réactivant un dossier englué. En matière de sécheresse, mes interventions ont contribué à la mise en place d’une doctrine de l’État tournée vers le soutien de projet de territoire. Un dossier d’importance dans le Gard. J’ai aussi œuvré également en assouplissant le transfert de l’eau et de l’assainissement prévu par la loi NOTRe.

Enfin, on peut penser aujourd'hui que vous vous lancez dans les Municipales par crainte de ne pas être réélu aux Législatives 2022 ?

Vous m’en apprenez une belle ! Je ne savais pas qu’on était obligé de se représenter !

Propos recueillis par Coralie Mollaret

coralie.mollaret@objectifgard.com 

Et aussi : 

En cas d’élection à la mairie, le député Gaillard sera remplacé par sa suppléante, Catherine Daufès-Roux : « Cette Alésienne originaire de la Grand Combe est actuellement principale-adjointe du lycée Jacques-Prévert de Saint-Christol-lès-Alès. Elle a toute ma confiance. Je la sais à la hauteur pour poursuivre le travail engagé, mener les nombreux sujets de circonscription au niveau national », a commenté Olivier Gaillard.

Coralie Mollaret

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