Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 26.03.2020 - anthony-maurin - 3 min  - vu 15753 fois

FAIT DU JOUR À Nîmes et Alès, les soignants se font enfin dépister

(Photo Anthony Maurin).

Benjamin Marson, biologiste à Labosud Nîmes (Photo Anthony Maurin).

Pour remplir pleinement son rôle central dans le système de soins et pour soutenir les professionnels de santé dans ce contexte de crise sanitaire, Labosud (*) a ouvert deux centres de dépistage Covid-19 à Nîmes et Alès.

Ne cherchez pas, vous n'y avez pas encore accès si vous n'êtes pas un personnel soignant symptomatique du Covid-19. En effet, pour se faire dépister il faut donc être un personnel soignant ou professionnel de santé et surtout ressentir les symptômes du coronavirus. "Hier nous en avons fait 17, aujourd'hui 18", avoue Benjamin Marson, biologiste chez Labosud à Nîmes, qui accueille les futurs dépistés.

Oui, ils et elles l'attendaient... Enfin le dépistage pour le personnel soignant arrive à un moment fatidique de la crise. Labosud propose désormais de prélever et d'analyser au laboratoire sur le plateau technique les Gardois concernés.

Une sorte de drive, une tente de dépistage en extérieur pour éviter le nettoyage et la désinfection en intérieur. De plus, ce type de centre de dépistage est plus facile d'accès et les "malades" n'ont même pas à sortir de leur véhicule.

La file d'attente avec des rendez-vous toutes les cinq minutes (Photo Anthony Maurin).

Vous l'aurez compris, ce dépistage est, dans un premier temps, uniquement à destination des professionnels de santé présentant des symptômes. Ces centres limitent tous les risques de contamination car c'est au centre directement et sur rendez-vous uniquement qu'ils se font. Un circuit qui protège l’équipe médicale et le professionnel de santé tout en respectant l’ensemble des recommandations émises par les tutelles et le Gouvernement.

Sous la tente, un personnel reste " propre " et s'occupe du test, l'autre passe les ustensiles et met en sachet le prélèvement  (Photo Anthony Maurin).

Les échantillons prélevés sont ensuite envoyés pour analyse au plateau de microbiologie de Montpellier, l’un des plus importants d’Europe, qui peut réaliser aujourd’hui jusqu’à 600 tests par jour, et dont les équipes s’attachent actuellement à augmenter les capacités de production de manière conséquente. "Nous avons mis en place une régulation pour n'avoir que les personnels soignants symptomatiques car nous sommes tous limités..., poursuit Benjamin Marson. L'hôpital comme nous, nous n'avons que très peu de tests. Ce qui est dur, c'est de s'approvisionner car l'Italie fabrique des composants essentiels à ces dépistages."

La difficulté des fournisseurs à réapprovisionner les laboratoires en tests, en écouvillons (dispositifs de prélèvement), et en équipements de protection individuelle (masques FFP2, charlottes, lunettes de protection, surblouse...).

La voiture arrive sous la tente, le masque de potentiel malade doit rester sur la bouche tandis que son nez est accessible pour le prélèvement (Photo Anthony Maurin).

Ce plateau analyse également en support du CHU les prélèvements des patients réalisés par de nombreux organismes (EHPAD, SSR, Maisons de Santé….), et centres hospitaliers privés et publics des départements de l’Hérault, du Gard et du grand bassin Arlésien. Les résultats de ces prélèvements sont ensuite consultables en ligne, sur un serveur de résultat sécurisé, en moins de 24 heures.

"Nous pouvons faire cela pendant toute la période de confinement mais on entend beaucoup de choses... Faut-il faire un dépistage de masse ? Pour le moment nous manquons de test. Faudra-t-il tester tout le monde à la fin du confinement pour ne laisser passer aucune trace du virus ? Nous n'avons que très peu d'éléments mais il va falloir mettre les moyens !", assure le biologiste nîmois.

Un test peut être réalisé en cinq petites minutes de l'entrée sur le parking de la voiture à sa sortie. Le trafic est fluide, personne n'est enragé ou excité. Comme toutes ces personnes pensent avoir contracté le coronavirus, dans les voitures, c'est pas la grande joie mais on fait avec. Pour les "dépisteurs", là aussi le choc peut parfois être rude. "Nous connaissons forcément des professionnels qui passent nous voir..."

Une fois le test établi, le prélèvement est mis en tube, puis dans un premier sachet et enfin dans un second plus résistant (Photo Anthony Maurin).

À Alès, c'est Brigitte et Catherine qui accueillent les automobilistes au "corona'drive" sur le parking de la clinique Bonnefon. Depuis vendredi dernier, les deux biologistes font passer les tests de dépistage aux professionnels de santé malades ou à ceux qui présentent des symptômes. "Depuis qu'on a installé cette tente, on a vu passer une cinquantaine d'infirmières libérales, médecins, kinés, pompiers...", explique Catherine qui insiste sur un point : "On ne fait pas de dépistage de masse !"

À Alès, sur le parking de la clinique Bonnefon, Catherine et Brigitte font les tests de dépistage au coronavirus. Photo Tony Duret / Objectif Gard

L'organisation est quasi-militaire et le respect des normes d'hygiène est rigoureux : "Le matin, on prend les rendez-vous et on prépare les dossiers. L'après-midi, on pratique les tests environ tous les 1/4 d'heure". En soi, le test est très rapide : il s'agit d'un prélèvement dans les narines du "patient". "C'est pas très agréable", indique Brigitte, mais ça ne dure que 30 secondes à peine. L'attente du résultat est, comme on l'a vu, beaucoup plus longue : 24 heures.

Tony Duret (à Alès) & Anthony Maurin(à Nîmes)

* Labosud est un acteur majeur de la biologie médicale, avec 74 laboratoires de proximité sur l’Hérault, le Gard, et les Bouches-du-Rhône. Au total, ce sont 120 biologistes médicaux et plus de 1 000 salariés qui sont au service de 12 000 patients, chaque jour.

Anthony Maurin

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