Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 07.04.2020 - boris-de-la-cruz - 2 min  - vu 19665 fois

GARD Lorsqu'un chef de service du CHU remercie "les indispensables petites mains"

Le docteur Mounir Benslima : médecin légiste, expert judiciaire, chef de service au CHU de Nîmes.

Hier soir le ministre de la Santé dans son bilan quotidien évoquait "la tension dans les hôpitaux". Avec une situation toujours plus dramatique et 833 morts supplémentaires en 24 h, dont 605 en milieu hospitalier, le personnel de santé est soumis à une très dure épreuve.

7 072 malades sont en réanimation dans les hôpitaux de l'Hexagone. Devant ces chiffres toujours plus inquiétants la voix d' un médecin s'élève au CHU de Nîmes pour applaudir des deux mains le personnel des hôpitaux, mais aussi ceux du secteur privé aux chevets des plus fragiles. Des travailleurs de l'ombre qui n'ont jamais droit "aux honneurs des médias" mais qui sont un rouage "indispensable et primordial dans cette guerre ", selon le docteur Mounir Benslima.

"C'est toujours agréable de parler des médecins, des infirmiers, de nous remercier régulièrement, mais on oublie trop facilement des salariés, du personnel qui vient parfois en ce moment travailler la peur au ventre. J'ai été ému récemment de constater le degré de responsabilité, le sens du devoir de ces personnes là, qui pour beaucoup gagnent à peine le SMIC. Elles sont les indispensables petites mains", glisse le docteur Mounir Benslima, patron de l'unité de médecine légale du CHU de Nîmes.

Ce chef de service connu et apprécié dans le monde judiciaire voulait mettre à l'honneur cette armée invisible mais indispensable en temps de guerre sanitaire. Le personnel soignant, "les secrétaires, les brancardiers, les agents de sécurité, les agents d'entretien, les aides-soignants au contact permanent des malades...poursuit ce chef de service. ils méritent tous un grand merci, un coup de chapeau. J'espère que lorsque cette période sera terminée, ils ne seront pas oubliés. En tout cas moi je m'incline et je veux absolument témoigner de ma gratitude. Sans eux il n'y a pas d'hôpital public, sans eux la machine de guerre pour lutter contre le coronavirus serait totalement grippée. J'ai vu des salariés du CHU inquiets de leur état de santé, angoissés de ramener le virus chez eux et de contaminer leurs proches, mais j'ai toujours constaté leur présence plus que jamais dans les services, au chevet des patients, des malades, avec toujours un mot gentil et un sourire pour les gens en souffrance."

"Nous avons aussi le personnel qui s'occupe des déchets ménagers et médicaux. Qui parle d'eux ? En étant à l'intérieur du système hospitalier je connais leur nécessaire participation à l'effort de lutte," complète le docteur Benslima. "Les pompiers ou le SAMU qui partent chercher les malades au domicile, dans le privé les accompagnants aux domiciles des personnes âgées que se soient les infirmiers, les aides ménagères. La période est compliquée, difficile, dure émotionnellement mais elle permet grâce à ces aides précieuses d'adoucir la vie des plus fragiles. Les malades seraient encore plus en difficulté sans eux", termine le légiste gardois en rendant un hommage appuyé et en formulant un grand merci à cette armée de l'ombre.

Boris De la Cruz

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