Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 01.09.2020 - coralie-mollaret - 4 min  - vu 1997 fois

NÎMES MÉTROPOLE Bernard Clément : « La troisième voie de la gare Nîmes-Pont du Gard avance »

Le maire communiste, Bernard Clément (Photo : Coralie Mollaret)

Troisième voie, Tram’train, création d’un pôle multimodal à Marguerittes… Le maire communiste de Domessargues, Bernard Clément, est délégué au développement ferroviaire à Nîmes métropole. Entre la Région et l’Agglo, il met de l’huile dans les rouages. Rencontre. 

Objectif Gard : Vous avez été réélu pour la sixième fois maire de Domessargues. Franchement, après 31 ans de mandat, on n’est pas lassé ? 

Bernard Clément : Non, pas du tout. Quand j’entends des élus se plaindre que la fonction est ingrate, reconnaissons que l’on se bat quand même pour l’exercer ! Quand on est élu, c’est qu’on l’a voulu, sinon il ne faut pas se présenter. Moi, ce qui me motive, c’est de répondre du mieux possible aux besoins des gens. 

« J’ai refusé la vice-présidence sur les mobilités »

Nîmes métropole est présidée par le républicain Franck Proust. Vous, communiste, vous êtes en charge du développement ferroviaire. Faites-vous partie de la majorité à l'Agglo ? 

Je suis très à l’aise avec cette question. J’ai refusé la vice-présidence sur les mobilités qui m’était proposée par Franck Proust. Pour moi, avoir une vice-présidence vous fait appartenir à un exécutif. Ça aurait créé une confusion dans les esprits de notre électorat de Gauche. Aujourd’hui avec cette délégation, mon rôle est de porter des propositions qui constituent des avancées. Je ne ferai rien qui ne soit pas conforme aux décisions de l’Agglo. 

Pour autant à Alès Agglo, certains communistes ont accepté des vice-présidences de la part du nouveau président républicain, Christophe Rivenq… 

Ce n’est pas la même chose. Ils sont plusieurs élus du PCF à l’avoir accepté. Moi, à Nîmes, j’aurais été le seul. J’ai pris les décisions en concertation avec mon groupe, La Gauche unie. Aujourd’hui j’essaie de faire avancer le transport ferroviaire qui a pris un nouvel élan depuis l’arrivée, en 2015 à la Région, de notre camarade communiste, Jean-Luc Gibelin, chargé des Transports. Quant au président de Nîmes métropole, Franck Proust, j’ai avec lui une coopération franche et loyale.

Troisième voie : « On est en train de débloquer le dossier » 

Du coup, en tant que communiste, votre présence peut-elle faciliter les relations entre l’Agglo et la Région sur certains dossiers ? 

C’est très important, en effet. Nous allons privilégier des relations normales. Sur un certain nombre de dossiers, il y avait des points de blocage comme la troisième voie reliant la gare de Nîmes-centre à celle de Nîmes-Pont du Gard. Le dossier avance. On est en train de faire débloquer ce sujet…

C’est-à-dire ? 

Il manque environ 13 M€ d’euros pour ce projet. Cet argent pourrait être pris sur la convention de financement de la gare. Environ 10 M€ étaient dédiés à la création des voies passantes. Ils n’ont pas été utilisés. Mais il s’agit là de l’investissement et non du fonctionnement de la ligne, estimé à 1,5 M€ (entretien des rames, dépenses liées aux personnels…). Le Conseil régional ne veut pas payer ce coût. La Région fait déjà beaucoup en matière de ferroviaire dans le Gard (réouverture de la ligne de la Rive Droite et d’Alès Bessèges, NDLR). On travaille donc ensemble. Il nous faut faire vivre cette gare qui a coûté près de 90 M€. 

D'accord. Mais in fine, qui va payer les charges de fonctionnement de la troisième voie ? 

On n’en est pas là. La troisième voie pourrait voir le jour dans trois à quatre ans. Dans un premier temps, on est en train de voir quels TER en provenance d’Alès ou de Montpellier pourraient être prolongés jusqu’à Nîmes-Pont du Gard pour augmenter les fréquences. 

Tram’train : l’étude lancée 

Qu’en est-il d’un autre de vos projets, le Tram’train destiné à désengorger la Vaunage ? 

Ça avance. Les études d’un coût de 30 000€ ont été votées par l’Agglo en février. On est en train d’élaborer le cahier des charges pour lancer la consultation auprès des entreprises chargées de l'étude de faisabilité. Les premiers résultats devraient tomber d’ici 18 mois. Sur le principe, la Région est prête à s’associer au projet. D’autant que l’on serait en pleine conformité avec les besoins de notre temps et les évolutions technologiques. J’ai demandé de réfléchir à la mise en place d’un Tram’train à l’hydrogène. 

Toutefois vous citez beaucoup de projets. Selon la majorité, la situation financière est compliquée. L’Agglo ne pourra pas tout faire… 

La situation financière de l’Agglo n’est pas reluisante, c’est vrai. Toutefois, ça ne veut pas dire qu’il ne va plus rien se passer. Les projets dont on parle sont incontournables. L’Agglo ne les portera pas seule. De plus, ils s’espaceront dans le temps. Si tout va bien pour le Tram’train, le premier coup de pioche interviendra avant la fin du mandat. 

D'autres sujets à l'Agglo mobilisent-ils votre attention ?

Sur la réouverture de la Rive droite du Rhône, nous aimerions avec Jean-Luc Gibelin que la deuxième tranche se fasse plus rapidement, soit en 2024. On doit imaginer sur la gare de Marguerittes un vrai pôle multimodal avec le prolongement de la ligne 2 du TCSP jusqu’au centre du village. En parallèle, la Région a lancé un appel pour créer la Maison européenne du ferroviaire. Ce projet s’adresse au grand public avec un hall d’exposition mais aussi aux professionnels avec la mise en place d’un centre d’interprétation sur l’ingénierie ferroviaire. On pourrait l’installer aux abords des ateliers de Courbessac. 

En avez-vous parlé à Franck Proust ? 

Oui, il est au courant. Il décidera si l’Agglo s’impliquera ou non dans le dossier. Ça représente pas mal d’emplois… Après, je ne vais pas vous faire du Yvan Lachaud (ex-président de Nîmes métropole) en vous balançant des chiffres.

Peut-on imaginer qu’en échange de ce projet, le Conseil régional pourrait changer d’avis sur le financement du fonctionnement de la troisième voie ? 

Pas du tout. On ne fonctionne pas comme ça. Je vous l'ai dit, nous fonctionnons dans une coopération franche et loyale.

Propos recueillis par Coralie Mollaret 

coralie.mollaret@objectifgard.com 

Coralie Mollaret

A la une

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio