Alors que le nombre de personnes positives au coronavirus à l’Ehpad de Molières-sur-Cèze s’établit, comme la semaine dernière, à 65 (46 résidents et 19 salariés), la situation s’est brutalement dégradée à l’Ehpad de Cendras où onze décès en moins de quinze jours sont à déplorer.

La sonnette d’alarme avait été tirée par le conseil de vie sociale, qui rassemble des membres des familles de pensionnaires de la résidence l’Euzière à Cendras (propriété de Pavonis santé, NDLR), faisant état de huit décès en moins d’une semaine au sein de l’établissement. Si les chiffres ont entre-temps été confirmés par l’agence régionale de santé (ARS), ils ont aussi été revus à la hausse : « Nous recensons trois décès supplémentaires ce jour », indique Rémi Taieb, directeur juridique de Pavonis santé. Ce qui porte le nombre à onze décès en moins de quinze jours à l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) de Cendras qui ne compte plus que 36 résidents.

« Sur ce total, six décès ne semblent pas imputables à la covid-19, deux ont concerné des résidents positifs mais dont la fin de vie était attendue au regard de leur extrême fragilité avant leur contamination, quatre ont concerné des résidents dont la fin de vie était également attendue en raison de lourdes polypathologies », détaille Rémi Taieb, avant de souligner que « la moyenne d’âge des résidents décédés est de 91 ans. »

Une situation qui fait écho à celle qu’a récemment connue l’Ehpad de Molières-sur-Cèze où trois pensionnaires ont perdu la vie depuis le début de la seconde vague, et où le nombre de personnes positives au coronavirus est conforme à celui de la semaine dernière, à savoir 46 résidents et 19 salariés. Contactée, l’ARS, par le biais de Claude Rols, directeur de la délégation départementale du Gard, parle d’une situation contrôlée à Molières-sur-Cèze et sérieuse à Cendras, où le dépistage effectué le vendredi 23 octobre sur l’ensemble des résidents et du personnel médical recensait 42 cas positifs dans l’enceinte du bâtiment (28 chez les résidents, 14 chez les salariés, NDLR).

Les résultats du test en attente

S’il est difficile d’établir quand et comment le virus est entré dans la résidence, la direction de l’établissement a été contrainte à un durcissement des mesures sanitaires. Ainsi, les pensionnaires sont confinés dans leur chambre avec interdiction de recevoir des proches depuis la mi-octobre. Vendredi dernier, ils ont, comme les membres du personnel de santé, été soumis à un nouveau test PCR dont les résultats devraient tomber demain en matinée.

Si un manque de communication de la direction de l’Ehpad de Cendras depuis le début du rebond épidémique était regretté par certains membres du conseil de vie sociale, Rémi Taieb l’assure : « Chaque famille de résident recevra un appel l’informant de l’évolution de la circulation du virus. Jusqu’à maintenant nous avions priorisé. Rendez-vous compte ! Nous avions 47 familles à appeler, nous ne pouvions pas les tenir informées heure par heure. »

Par ailleurs, le 28 octobre dernier, l’Ehpad de Cendras, par le biais des réseaux sociaux, lançait un appel à candidatures pour un poste d’infirmier, en vue de renforcer ses effectifs dont les membres du CVS craignaient qu’ils ne soient trop réduits pour assurer la charge de travail. À ce sujet aussi le directeur juridique de Pavonis santé fournit une réponse : « Nous avons renforcé les effectifs, autant en infirmiers qu’en aides-soignants. »

De son côté, Claude Rols rappelle que la direction de l’établissement est tenue d’échanger régulièrement avec le conseil de vie sociale, y compris en période de confinement car « les modalités technologiques le permettent. » Et d’ajouter : « À ce jour nous n’avons reçu aucune doléance de la part du CVS. Si un rapport relatant un quelconque dysfonctionnement nous parvient, on agira. »

Corentin Migoule