Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 14.03.2021 - anthony-maurin - 2 min  - vu 2207 fois

GARD Les archéologues veulent retrouver leur niveau... de vie

Passionnantes découvertes (Photo Anthony Maurin).

Les fouilles livrent encore quelques aspects non connus de notre histoire comme ici sous la piste des arènes de Nîmes (Photo Archives Anthony Maurin).

Beaucoup de Nîmoises et de Nîmois ont déjà entendu parler de l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives). Cet établissement public sous tutelle des ministères de la Culture et de la Recherche fait régulièrement parler de lui lors de découvertes archéologiques ou d’événements culturels. Aujourd'hui c'est pour une autre raison.

Aujourd’hui ? Les archéologues de l’Inrap sont dans la rue et en grève pour demander la revalorisation de leurs salaires, une véritable politique de l’emploi au sein de leur établissement et une reconnaissance de la part de leur direction !

Les agents de l'Inrap sont parmi les moins bien payés de la Fonction publique de l'État. Leur rémunération n'a pas évolué depuis une vingtaine d'années. Les premiers échelons se situant en dessous du SMIC. Il en résulte une forte paupérisation des personnels d'autant plus choquante que l'embauche dans les catégories d'emploi les plus basses se fait désormais au niveau Bac + 5, que les agents de l'Inrap n'ont bénéficié d'aucun des réajustements opérés au sein du ministère de la Culture depuis 10 ans et qu'ils et elles sont tributaires du gel du point d'indice. Leur pouvoir d’achat a baissé de 20 % en 20 ans !

Des fouilles (Photo Archives Anthony Maurin).

Un choc démographique majeur est à venir : 800 départs en retraite sont à prévoir d'ici 2032, soit plus du tiers des effectifs actuels. Si rien n’est fait dès maintenant pour le renouvellement des effectifs et des compétences, l'Inrap met en péril sa capacité opérationnelle et le sens de ses missions. " La direction de l'Inrap gère le surcroît d'activité par l'embauche de collègues en contrats précaires, véritables variables d'ajustement. Pour la direction de l'établissement, le recrutement d‘archéologues en CDI n'est pas à l'ordre du jour. À défaut d'avenir professionnel et dans un contexte aggravé par la réforme de l'assurance chômage, c'est toute une génération d'archéologues qui pourrait être sacrifiée " Peut-on également lire au travers leur mécontentement.

" La direction de l’Inrap n'a plus d'autre boussole que la gestion budgétaire. Les archéologues et leurs missions sont les victimes d'une vision financière dans laquelle les missions scientifiques et patrimoniales sont devenues subalternes. En négligeant le quotidien des personnels, c'est aussi la préservation du patrimoine de toutes et tous que l'on met à mal ! " concluent les archéologues en colère.

Les agents de l’Inrap exigent donc une revalorisation substantielle de la grille salariale permettant de compenser la perte de pouvoir d'achat subie par les personnels depuis 2002. Ils demandent aussi l'adoption d'une politique d’emploi pour donner des perspectives décentes aux jeunes archéologues et aux personnels administratifs, tous ultra-précarisés ; pour la promotion des agents CDI ; pour maintenir la capacité opérationnelle et scientifique d’intervention (recherche incluse) ; pour l'avenir de la profession et du service publique de l'archéologie. Enfin, les archéologues veulent en finir avec " une gouvernance malveillante et d'une organisation pathogène, le soutien des ministères de tutelle (Culture et Recherche) aux personnels et aux missions. "

Vous pouvez soutenir ce mouvement en signant la pétition qui va avec, ici.

Anthony Maurin

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