Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 14.03.2021 - abdel-samari - 4 min  - vu 1392 fois

SOMMIÈRES Le futur lycée portera le nom de Lucie Aubrac

Vue en perspective 3d du Lycée de Sommières

En ce 14 mars, jour de commémoration du décès de la résistante française Lucie Aubrac, la présidente de la Région Occitanie, Carole Delga, et le maire de la commune de Sommières, Pierre Martinez, annoncent dans une tribune co-signée leur choix de donner le nom de cette femme d’exception au futur lycée de Sommières. Une tribune à découvrir dans son intégralité en fin d'article.

« Le 14 mars 2007, la France pleurait la disparition d’une héroïne de la Résistance à l’occupation nazie et au régime de Vichy. Le Gard, sa terre d’adoption, terre des Maquisards, voyait s’en aller une héritière contemporaine de l’esprit de Marie Durand et des Camisards. Comme une évidence, la Région Occitanie a décidé, avec l’accord de la famille et de la commune, de baptiser le nouveau lycée de Sommières, qui ouvrira ses portes en septembre 2021, Lucie Aubrac. Ce choix donnera l’occasion à notre jeunesse de découvrir le parcours de cette femme d’exception, qui, face à l’adversité, n’a pas attendu que les choses changent mais a combattu pour le changement, pour la liberté, pour l’humanité » déclarent Carole Delga et Pierre Martinez dans cette tribune* commune.

Vue en perspective 3d du Lycée de Sommières

Pour rappel, la Région Occitanie a décidé en 2016 de construire un nouveau lycée sur la commune de Sommières, avec pour ambition de répondre à la pression démographique importante observée sur ce secteur du département. Cette implantation, sur un site situé à environ 2km du centre-ville historique de Sommières, a pour objectifs de diminuer les effectifs du lycée Geneviève De Gaulle-Anthonioz à Milhaud, qui a atteint sa capacité maximale, mais aussi de réduire significativement le temps de trajet des lycéens résidant dans les communes les plus éloignées de leur lycée de secteur.

Financé par la Région à hauteur de 50M€, le futur lycée polyvalent Lucie Aubrac de Sommières accueillera 525 élèves dans un premier temps en 2021, avant de pouvoir en accueillir 1200 à terme. L’établissement proposera une offre de formation et de cursus standards que l’on retrouve dans l’enseignement général, mais aussi des formations professionnelles et technologiques en lien avec les besoins du territoire dans les domaines de l’environnement et de la gestion des déchets.

D’une surface totale de 14 000 m2 et comprenant 8 bâtiments, la construction de ce nouveau lycée, à énergie positive, a été guidée par une démarche environnementale forte afin de limiter au maximum l’empreinte écologique des bâtiments.

Vue en perspective 3d du Lycée de Sommières

Le nouveau lycée de Sommières en 10 chiffres clefs :

  • Près de 50 M€ investis par la Région pour la construction du lycée
  • 525 élèves pour le mois de Septembre, puis 1200 élèves à terme
  • 1050 repas servis par jour à terme
  • 100 places disponibles en internat
  • 150 personnes enseignants et agents
  • 14 emplacements bus
  • 8 logements de fonction
  • 1500m2 de panneaux photovoltaïques pour une production de 380.000 kWh/an.
  • 141 arbres plantés et 2675 plantes basses.
  • 1 plateau sportif avec terrain multisport et piste d’athlétisme

La tribune* dans son intégralité : 

AU FRONTON DU LYCEE DE SOMMIERES

Le 14 mars 2007, la France pleurait la disparition d’une héroïne de la Résistance à l’occupation nazie et au régime de Vichy. Elle perdait une grande dame au visage familier pour les Français. Le Gard, sa terre d’adoption, terre des Maquisards, voyait s’en aller une héritière contemporaine de l’esprit de Marie Durand et des Camisards.

Lucie Aubrac est une de ces femmes inspirantes du XXè siècle.

Face à l’abîme des idées de l’extrême droite, elle a défendu la patrie et la démocratie alors que d’autres capitulaient. Elle n’est pas « entrée » en Résistance, elle a participé à la création d’un mouvement de Résistance ; elle s’est engagée avec bravoure dans la lutte armée. En 1943, enceinte de son second enfant, elle réussit à tromper le chef de la Gestapo, Klaus Barbie, tortionnaire de Jean Moulin quelques semaines auparavant : elle fait évader quatorze de ses camarades, dont son mari Raymond. Elle le raconte, avec simplicité et humilité, dans son autobiographie « Ils partiront dans l’ivresse », du nom de l’un de ces nombreux messages codés par la BBC en direction de la Résistance française. A lire, à relire, à faire connaître aux plus jeunes.

Après la guerre, elle fut de tous les combats, pour la paix dans le monde, pour l'émancipation des femmes, contre le racisme, contre l’antisémitisme, contre les nationalismes, contre l’ignorance. Et elle fit entendre sa voix unique pour continuer à faire vivre les idéaux des Droits de l’Homme, au premier rang desquels l’accès de tous à l’instruction.

Au-delà de Lucie la résistante, il y avait Lucie l’agrégée d’histoire. Inlassablement, elle s’attachait à ce devoir de témoignage que perpétuent ses enfants et petits-enfants ; elle était néanmoins convaincue que la transmission de la mémoire n’a rien d’automatique et que l’histoire ne relève pas de l’hérédité mais bien de la responsabilité de chacun d’entre nous : des enseignants évidemment, mais également des responsables politiques, des parents, de l'ensemble de la société. Plus encore, aujourd’hui, avec la disparition des derniers témoins de la Shoah et de la Résistance.

Dans les Cévennes, sa mémoire vibre toujours d’un écho particulier. Raymond aimait se dire Cévenol depuis que le couple avait trouvé une maison familiale dans le Gard, à Sumène. Les paysages enchantés de la vallée du Rieutord et de l’Aigoual les avaient saisis. La tradition d’accueil et d’asile les avait conquis. Ils avaient adopté la région autant que la région les avait adoptés. Une histoire de valeurs partagées.

Comme une évidence, la Région Occitanie a décidé, avec l’accord de la famille et de la commune, de baptiser le nouveau lycée de Sommières, qui ouvrira ses portes en septembre 2021, Lucie Aubrac. Ce choix donnera l’occasion à notre jeunesse de découvrir le parcours de cette femme d’exception qui, face à l’adversité, n’a pas attendu que les choses changent mais a combattu pour le changement, pour la liberté, pour l’humanité. « Apprendre aux plus jeunes qu’il n’est d’impossible que ce qu’on n’a pas tenté de surmonter », expliquait-elle. Son legs est universel.

Carole Delga, Présidente de la Région Occitanie

Pierre Martinez, Maire de Sommières, président de la Communauté de Communes du Pays de Sommières

Abdel Samari

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