Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 21.06.2021 - abdel-samari - 2 min  - vu 323 fois

ÉDITORIAL L'abstention, ce serpent qui se mord la queue

À voté (Photo Anthony Maurin).

À voté (Photo Anthony Maurin).

Hier soir, tous les médias et les politiques étaient en boucle : l'abstention est la grande gagnante des Départementales et des Régionales. C'est vrai avec grosso modo 30% de participation un peu partout en France, il est évident que les Français avaient autre chose de mieux à faire que de faire la queue dans les bureaux de vote pour exercer leur devoir de citoyen. Plusieurs explications à cela. D'abord, le manque d'information et de pédagogie sur ces deux élections. Qui franchement à part les passionnés de politiques et les militants connaissent le rôle d'un conseiller départemental et/ou régional ? Pas grand monde. C'est pourtant dommage car aujourd'hui ces deux fonctions électives ont un rôle essentiel dans les politiques locales. Au Département, ce sont les conseillers qui votent pour les actions en matière d'autonomie, de vieillesse, d'accompagnement des mineurs isolés ou encore des collèges où probablement vos enfants vont passer ou sont passés. Les Régions jouent quant à elles un rôle moteur en tant que bouclier économique. Et bénéficient de moyens considérables pour agir. Nous avons pu l'observer en 2020 au plus fort de la crise sanitaire. Sans compter la politique de transport ou encore dans la formation. Mais cela, les habitants des différentes régions ou départements ne le savent pas toujours. Pour eux, c'est soit le maire le responsable, soit le président de la République. Et c'est peut-être pour cela qu'il faut sérieusement se poser des questions. Est-ce que ces strates exécutives ne sont pas aujourd'hui déconnectées des réalités ? Assez proches des gens ? Enfin, l'abstention ce dimanche démontre que les électeurs sont aussi peut-être un peu fatigués de ce trop-plein de scrutin, la France étant le pays européen où l'appel aux votes est le plus régulier... Reste l'épineuse de question de savoir à qui profite ce défaut de démocratie. Certains médias avaient la réponse en citant le Rassemblement national. Les scores d'hier semblent dire l'inverse. Avec peu de réserves de voix, le parti de Marine le Pen pourrait même boire totalement la tasse la semaine prochaine. Finalement, ce sont les présidents en place et leur majorité qui sont plébiscités. Peut-être tout simplement car ce sont eux, aux manettes, qui ont le plus de moyens et de relais pour s'imposer quand le pays boude les scrutins. On l'a vu pour les Municipales il y a an, rebelote cette fois-ci. Et c'est peut-être cela le plus grand danger dans notre démocratie. Quand les gens ne votent pas suffisamment, ils assurent un matelas confortable aux sortants. Quel intérêt d'aller voter alors ? Le serpent qui se mord la queue...

Abdel Samari

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