Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 17.09.2021 - elodie-boschet - 4 min  - vu 374 fois

GARD Une bonne dose d’Alès pour la préfète

Visite du centre de vaccination à Alès. Photo Élodie Boschet/Objectif Gard

La préfète du Gard, Marie-Françoise Lecaillon, était à Alès ce jeudi 16 septembre 2021. Visite du centre de vaccination, signature de contrats, réunion de travail et découverte de l’entreprise Axens : le programme de la journée était chargé.

Elle n’est pas venue pour rien. Dès 9h15, la préfète du Gard était attendue par le sous-préfet d’Alès, Jean Rampon, le président de la communauté d’agglomération, Christophe Rivenq, et le maire de la ville, Max Roustan, devant le centre de vaccination, à La Prairie. Ouvert depuis le 15 février dernier, il réalisait ce vendredi sa 100 000e injection. L’occasion pour Marie-Françoise Lecaillon de découvrir ce vaccinodrome et d’y rencontrer les personnels qui y travaillent chaque jour.

La préfète (au centre) a découvert les coulisses du centre de vaccination. Photo Élodie Boschet/Objectif Gard

Le docteur Devallez, chef de centre, s’est chargé de faire les présentations et de donner des chiffres qui parlent d’eux-mêmes : « Dans ce gymnase, ce sont 200 personnels de l’agglomération, 150 infirmiers et entre 60 et 80 médecins qui se sont mobilisés. Nous pouvons être fiers de ce que nous avons fait. » Le médecin soulignera aussi « le soutien sans faille de l’agglomération qui a permis de passer la période estivale sans difficultés. »

Car c’est bien pendant les deux mois d’été que la fréquentation a battu tous les records avec plus de 1 000 vaccinations par jour. Un chiffre en baisse depuis la rentrée : à l’heure actuelle, entre 500 et 600 vaccinations sont réalisées quotidiennement, avec un pic de jeunes mineurs le mercredi.

Deux signatures autour de la ruralité et de la "Politique de la ville"

Si le centre de vaccination est voué à fermer ses portes un jour ou l’autre, « avec la médecine de ville qui va prendre le relais petit à petit », note la préfète, il va encore rester opérationnel quelques temps avec des horaires d’ouverture modifiés. « À partir du 11 octobre, tous les rendez-vous seront concentrés sur la matinée, de 8h30 à 12h30 », précise Thierry Cubedo, responsable santé publique pour Alès Agglomération. La 100 000e injection n’est donc pas la dernière.

Signature des deux contrats entre Marie-Françoise Lecaillon, Christophe Rivenq et Max Roustan. Photo Élodie Boschet/Objectif Gard

Un peu plus tard dans la matinée, c’est dans la salle des États de l’hôtel de ville que Marie-Françoise Lecaillon s’est retrouvée, toujours aux côtés de Max Roustan et de Christophe Rivenq, pour signer deux contrats, et pas des moindres. Le premier concerne la convention de la dotation "Politique de la ville" (DPV), dont le montant de 1,2 million d’euros doit « aider à l’investissement dans les quartiers de la politique de la ville », rappelle la préfète.

Une fois n’est pas coutume, Max Roustan a remercié l’État de son soutien, suivi de près par son successeur à la tête de l’agglomération : « Les aides de l’État nous ont permis de changer le visage de ces quartiers. Le vivre ensemble y est revenu et même s’il reste encore des problèmes de trafic de drogue ce sont des lieux de vie qui sont devenus pacifiés. Les gens reviennent y vivre aujourd’hui et le taux d’occupation des HLM est très élevé », indique Christophe Rivenq.

Un excellent indicateur pour Marie-Françoise Lecaillon, qui soulignera « la vraie volonté municipale et communautaire d’avancer sur ces sujets-là ». C’est ensuite le Contrat de ruralité, de relance et de transition écologique (C2RTE) qui a été signé avec le Pays Cévennes. Il précise les premières actions découlant du projet de territoire à mettre en œuvre. Une réunion de travail sur plusieurs autres dossiers du bassin alésien s’est ensuivie.

"Ceven", la bouée de sauvetage d'Axens

La visite du jour de la préfète du Gard ne s'est pas arrêtée à Alès. Hélas, vous ne verrez aucune photo de l'impressionnant chantier en cours chez Axens, à Salindres. Leur prise nous a été tout bonnement interdite, et ce malgré notre bonne volonté affichée au regard des conditions fixées par la direction de l'établissement. Conviée par les services de la préfecture toujours enclins à communiquer sur un dossier pour lequel l'État a contribué à hauteur de 2,8 millions d'euros au titre du plan France Relance, il faut croire que la presse n'était finalement pas la bienvenue ce jeudi après-midi sur la plateforme chimique salindroise.

Au nom de la confidentialité des données, voire d'une potentielle tentative d'espionnage industriel contre lequel l'entreprise tente de se prémunir, quitte à verser dans la paranoïa, la visite explicative du chantier "Ceven" nous a également été refusée. Seule une petite délégation composée de Marie-Françoise Lecaillon donc, accompagnée du sous-préfet d'Alès, Jean Rampon, et de la députée Annie Chapelier, a pu y accéder.

Avant ce temps secret occasionnant notre départ forcé, Henri Thomas, directeur du site salindrois, a procédé à un état des lieux. Ainsi, l’entreprise qui emploie 420 personnes et une vingtaine d'intérimaires sur le site de Salindres, peut se targuer de produire des catalyseurs dont provient 40% de la consommation mondiale d'essence à bas soufre. En revanche, la baisse de l'activité générée par la crise covid s'est traduite par un carnet de commandes en berne depuis le début de l'année 2021 (-35%), et de l'activité partielle (10%) pour ses salariés.

Au rayon des tracas figurent également les odeurs nauséabondes - qui ne concernent pas uniquement l'usine Axens - dont se plaignent régulièrement les habitants du bassin, et qui font l'objet d'une attention particulière des autorités locales. Tout comme les cas de glioblastomes, des tumeurs rares du système nerveux central, ayant été détectées sur le site au début de l'année 2020, et qui donneront suite à des analyses approfondies.

Pour ce qui à trait à l'objet initial de notre visite, le projet "Ceven", un nouvel atelier de production de catalyseurs plus modernes qui serviront les marchés de la fabrication des essences à très basses teneurs en soufre, ceux des pièges à mercure dans le traitement du gaz naturel et des hydrogénations sélectives dans la pétrochimie et le raffinage, tout juste a-t-on eu le temps d'apprendre qu'il coûtera 28 millions d'euros et sera en activité dès juillet 2022. Sa capacité de production est évaluée à 20 tonnes par jour, tandis que le chiffre d'affaires généré par ce nouvel outil devrait s'établir aux alentours de 15 millions d'euros par an.

Élodie Boschet (à Alès), Corentin Migoule (à Salindres)

Elodie Boschet

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