Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 02.10.2021 - philippe-gavillet-de-peney - 4 min  - vu 809 fois

LA RÉCAP' Des TIG pour les casseurs ? / Mode majeur pour mineurs ? / La justice et le bon Dieu

L'entrée de l'école Paul-Langevin à Nîmes (Photo : Corentin Corger / Objectif Gard)

Des TIG pour les casseurs ? Dans la nuit du 27 au 28 septembre, l’école élémentaire Paul-Langevin, située dans le quartier populaire de Pissevin à Nîmes, a été victime d’actes de vandalisme et de plusieurs tentatives d'incendie. Alors bien sûr, rien à voir avec le drame absolu qu'a constitué la mort de Samuel Paty ou la sidération qu'avait fait naître dans la France entière la prise d'otages d'enfants et de l'enseignante d'une maternelle de Neuilly en mai 1993 par celui qui se faisait appeler Human Bomb. Bien sûr, un peu partout dans l'Hexagone, et depuis des lustres, des écoles sont cambriolées et saccagées par des individus sans scrupule ni conscience morale qui n'ont comme seule ambition que de voler et de détruire après leur passage. Il n'en reste pas moins vrai que ces actes dirigés contre l'école de la République sont particulièrement répugnants et inspirent un profond dégoût.

Symbole du savoir et de la fraternité œcuménique lui conférant de facto un statut de forteresse inexpugnable, l'École s'est longtemps crue à l'abri des dérives d'une société chaque jour plus violente. Aujourd'hui, la preuve en est encore apportée qu'elle ne l'est plus et que ceux qui la fréquentent au quotidien - enfants, enseignants, personnels, parents... - ne sont plus en sécurité. À Nîmes, le 27 mai 2013, un jeune homme encore mineur avait pris 24 enfants en otages dans une classe de CM1-CM2 à l’école Henri-Wallon située quartier Pissevin. En février 2016, six impacts de balle s'écrasaient sur l’une des fenêtres de l’école primaire Georges-Bruguier. Le 4 décembre dernier, ce sont des dealers encagoulés qui se sont introduits en pleine journée dans cette même école du Chemin Bas d'Avignon, depuis bunkérisée et entourée d'une barrière métallique de trois mètres de haut. Alors, et même si ce n'est pas l'idée qu'on se fait d'un établissement scolaire, à l'heure où la très grande majorité des bâtiments publics sont en permanence protégés comme Fort Knox par des caméras de vidéosurveillance, se pose avec acuité la question de la sécurisation des écoles et des lycées, ces derniers se retrouvant le soir venu placés sous la "protection" symbolique de concierges ou de gardiens dont ça n'est pas la vocation.

Quant aux auteurs - dont on espère qu'ils seront identifiés et déférés devant la justice -, dans un monde idéal ils seraient condamnés à une peine de prison ferme systématiquement assortie d'un Travail d'intérêt général (TIG) durant lequel, sur le principe du casseur-payeur, ils seraient affectés à nettoyer, repeindre et réparer toutes les dégradations commises et à tout rembourser à la collectivité. Seul hic, dans notre - trop ? - bienveillant système pénal, la mise en place d'un TIG requiert l'accord des condamnés, qui bien souvent préfèrent un passage en "zonzon", véritable bâton de maréchal avalisant dans leur entourage leur statut de caïd. Dommage ! la Ville vient justement d'augmenter son quota de places en TIG pour le porter à 20.

Lors d'une manifestation devant la préfecture (Photo : Anthony Maurin)

Mode majeur pour mineurs ? Depuis plus d’un an, le nombre de mineurs étrangers se stabilise à la baisse avec environ 508 jeunes pris en charge par le conseil départemental, nous apprenait cette semaine Maryse Giannaccini, vice-présidente du conseil départemental en charge de la Petite enfance. Au nombre de ces mineurs non-accompagnés, l’on retrouve 1 200 mineurs d’origine étrangère pour la plupart venus trouver refuge en France en raison de la situation politique de leur pays d'origine. Pour assumer la prise en charge financière de ces jeunes et du dispositif afférent, le Département a prévu une enveloppe d’environ 8 M€ pour 2021 (contre 12 M€ en 2019, NDLR). On peut cependant s'interroger sur un système un peu aberrant qui consiste dans un premier temps à accueillir des mineurs qui seront pour certains abandonnés des pouvoirs publics à leur majorité et livrés à eux-mêmes ou tributaires de la bonne volonté d'associations débordées. Quand d'autres, en résidence illégale, feront tout bonnement l'objet d'une reconduite à la frontière... Ne serait-il pas plus profitable d'utiliser massivement les fonds publics dans la formation professionnels de ces jeunes et de faciliter ainsi leur intégration en tant que citoyen de plein droit. En d'autres termes, passer en mode majeur pour ces mineurs. Comme disait Kong Fou Tseu : "Quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher que de lui donner un poisson."

La justice et le bon Dieu. C'est mercredi, c'est sur le boulevard Courbet à Nîmes, que les deux crétins de la semaine se sont distingués. Rejouant à leur manière Orange Mécanique, ils ont agressé nuitamment sans raison un quidam qui n'avait comme seul tort de se trouver au mauvais endroit à la mauvaise heure. Descendue d'une voiture, la horde sauvage a distribué généreusement coups de couteau et coups de matraque. Fort heureusement la victime a pu être secourue rapidement. Et parce qu'il y a - parfois - une justice, les deux psychopathes décérébrés ont été arrêtés par les limiers de la Sûreté départementale et traduits devant le tribunal. Ils ont conjointement écopé de trois ans de prison ferme. Et comme il y a - parfois - aussi un bon Dieu, l'agresseur au couteau s'est lui-même blessé grièvement en manipulant son surin lors de l'agression. Après cette double apparition conjointe de la justice et du bon Dieu, les sceptiques et les incroyants vont peut-être retrouver la foi.

Philippe GAVILLET de PENEY

Philippe Gavillet de Peney

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