Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 19.10.2021 - corentin-migoule - 3 min  - vu 1047 fois

GARD Revalorisation de leur statut et meilleur salaire, les AESH en colère

Une cinquantaine d'AESH a manifesté ce mardi matin devant la sous-préfecture d'Alès. (Photo Corentin Migoule)

Ce mardi, les accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH) du département, en écho à une grève nationale, ont réclamé une revalorisation de leur statut et de leur salaire, tout en se montrant soucieux à l'égard des conséquences du déploiement du pôle inclusif d’accompagnement localisé (PIAL) sur les enfants.

Les accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) étaient mobilisés un peu partout en France ce mardi 19 octobre. C'était notamment le cas à Alès, où une cinquantaine d'entre eux s'étaient donnés rendez-vous devant la sous-préfecture, peu après 10 heures 30. Agents contractuels de l’État, ces derniers disposent d'un contrat (24 heures hebdomadaires dans l'essentiel des cas) d’une durée de trois ans, renouvelable une fois.

Ce n'est qu'à l'issue de ces six années qu'intervient la possibilité d'obtenir, à terme, un contrat à durée indéterminée. Ce qui chagrine les AESH, déjà précarisés par un salaire qui ne leur sied guère : "Je fais 24 heures par semaine et je gagne 782 euros par mois. C'est très compliqué de vivre avec si peu. On me propose de cumuler d'autres emplois, mais mon planning ne me le permet pas", regrette Adil Berzouki, AESH au groupe scolaire Bellevue d'Alès depuis cinq ans.

"Le concept d'inclusion n'existerait pas sans les AESH"

Administratrice du collectif AESH du Gard, Sandrine Auriel revendique donc "une rémunération indexée sur un plein temps pour les 24 heures que nous faisons", dans l'optique de "s'approcher du Smic". D'autant que "notre travail ne se limite pas aux 24 heures passées en classe", exprime Ingrid Poitevin, représentante SNUipp-FSU du Gard. Et d'ajouter : "Il y a un temps d'autoformation, de préparation, et de prise en compte des handicaps qui sont différents selon les enfants."

Au rayon des griefs soulevés par l'assistance, la généralisation du pôle inclusif d’accompagnement localisé (PIAL) figure en bonne place. Censé offrir une plus grande souplesse d’organisation profitable aux enfants, tout en améliorant les conditions de travail des AESH, le PIAL provoquerait tout l'inverse : "C'est de l'abandon d'élèves. Ils se retrouvent avec à peine six heures hebdomadaires d'accompagnement. C'est trop peu ! Les enfants souffrent de ces changements d'AESH car il n'y a plus aucun lien qui se crée entre l'enfant et l'accompagnant", déplore Ingrid Poitevin.

Une simple mission temporaire ?

"Subitement, on peut nous affecter sur un nouvel établissement situé à plus de trente kilomètres de notre domicile, ce qui peut contraindre ceux qui ont un double-emploi à démissionner", complète Sandrine Auriel, qui s'émeut également du manque de reconnaissance de sa profession. "On n'est qu'une "mission" de l'Éducation nationale qui peut s'arrêter du jour au lendemain. Alors que le concept d'inclusion à l'école n'existerait pas sans les AESH", conclut la jeune femme, exigeant "un vrai statut" pour les accompagnants d'élèves en situation de handicap.

La manifestation devant la Direction des services de l'Éducation nationale dans le Gard (Photo Anthony Maurin).

À Nîmes c'est devant l'entrée de la Direction des services de l'Éducation nationale que la manifestation avait lieu en début d'après-midi. Pour le secrétaire départemental de la FSU, Emmanuel Bois : "Nous sommes réunis ici à l'appel de cinq organisations syndicales représentatives et du collectif AESH 30 pour dénoncer la faiblesse des salaires des accompagnants d'élèves en situation de handicap. Nous refusons aussi les PIAL ! Dans le Gard, nous parlons de 1 700 collègues... Les AESH sont essentiellement des femmes, nous voulons qu'elles puissent avoir un vrai statut et surtout un temps complet. Comprenez qu'en faisant 24h hebdomadaire, on ne peut pas faire un deuxième métier à côté étant donné l'amplitude des horaires. En plus, on ne touche que 800 euros par mois."

Une délégation était reçue ce jour à Nîmes pour parler à la Direction des services de l'Éducation nationale (Photo Anthony Maurin).

Un vrai statut de catégorie B au coeur de la fonction publique, voilà ce que veulent les manifestants. Cela permettrait un salaire complet et décent. Une avancée partielle a déjà été réalisée car, depuis peu, on a reconnu que les AESH avaient droit à un CDI dans la fonction publique.

Corentin Migoule (à Alès), Anthony Maurin (à Nîmes)

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