Publié il y a 1 an - Mise à jour le 17.05.2022 - corentin-migoule - 4 min  - vu 1820 fois

FAIT DU JOUR Étienne Malachanne, nouveau maire de Salindres : "Yves avait le savoir, il nous manque au quotidien"

Etienne Malachanne, élu maire de Salindres le 28 avril dernier suite au décès d'Yves Comte. (Photo Corentin Migoule)

Élu à la mairie de Salindres depuis 2008, le désormais ex-premier adjoint est devenu maire le 28 avril dans un contexte douloureux, quinze jours après le décès brutal d'Yves Comte. À 42 ans, ce père de quatre enfants, enseignant-chercheur à l'école des Mines, encarté au Parti socialiste jusqu'au mitan des années 2010, se présente comme un élu sans étiquette qui place la dimension collective de l'engagement au dessus de son ambition personnelle. Sa relation avec Yves Comte, la vie sans lui, et les nombreux projets appelés à transformer Salindres, Étienne Malachanne se dévoile pour la toute première fois sur Objectif Gard. Interview. 

Objectif Gard : Mentalement, en qualité de premier adjoint, étiez-vous préparé à prendre la succession d'Yves Comte que vous saviez très malade ?

Étienne Malachanne : Je ne suis pas superstitieux, mais je n'ai pas voulu y penser tant qu'Yves était là. Même malade, il a tenu à tout suivre jusqu'au bout. Il n'était pas là que lorsqu'il était hospitalisé. Sa perte laisse un grand vide. On ne s'attendait pas à nous retrouver deux ans après sa réélection à élire un nouveau maire.

Vous avait-il désigné comme son successeur naturel ?

On n'en avait jamais parlé. On ne se posait pas la question. Yves disait toujours que la fonction de maire ce n'était pas ce qu'il aimait le plus. C'était un homme de dossiers et de terrain qui était très proche de la population, mais tout le côté "représentation", ce n'était vraiment pas son truc. C'est un peu mon cas, je me reconnais pleinement là-dedans. Je n'ai jamais eu d'ambition personnelle en politique. Certains élus sont en permanence en train de reporter ce qu'ils font sur les réseaux sociaux, moi je n'ai même pas de compte Facebook (rires).

En étant élu le 28 avril avec 20 voix sur 23 exprimées, on peut dire que votre candidature faisait consensus...

On est 19 dans la majorité, en ayant eu 20 voix, ça veut dire que quelqu'un de l'opposition a aussi voté pour moi. Donc on peut considérer que oui. Mais c'est une décision qui a été prise en groupe. J'ai accepté de relever le défi en posant mes conditions : je veux que tout le monde participe. Je prends l'étiquette de maire, mais la relève d'Yves, c'est tout le groupe qui la reprend. C'est pour ça que j'ai refusé de percevoir l'indemnité de maire pour la redistribuer équitablement entre tous les conseillers qui n'en percevaient pas. C'est le moyen d'impliquer tout le monde dans la dynamique.

Lors des obsèques d'Yves Comte (relire ici), vous déploriez la perte d'une "boussole" en louant les précieuses connaissances de votre prédécesseur dans les domaines de l'urbanisme et des finances. Le manque est déjà palpable ?

Bien sûr, il nous manque au quotidien. Mais on a la chance d'avoir des agents municipaux qui ont beaucoup travaillé avec lui et qui sont très performants dans ces domaines. Il y a eu une vraie transmission. C'est presque les agents qui nous forment. Techniquement, c'est Yves qui avait le savoir. C'était sa passion. Sur les finances, avec les pertes de recettes subies lors des dix dernières années, s'il n'avait pas géré ça d'une main de maître, je ne sais pas où on en serait aujourd'hui. Ce qui est sûr, c'est qu'on ne pourrait pas investir comme on le fait.

Lors de ce dernier hommage à Yves Comte, vous présentiez aussi aux administrés votre volonté de "mener à bien tous les projets qui lui tenaient à cœur". Quels sont-ils ?

Parmi les axes forts, il y a la transition énergétique. On a un gros chantier de rénovation du plan de circulation pour favoriser les voies douces. Au niveau des projets plus structurants, on va débuter la réhabilitation de la mairie en rénovant le système de chauffage. On va aussi finir de la mettre en complète accessibilité. On a bon espoir que le chantier se lance à l'automne. C'est un investissement de l'ordre de 500 000 euros, financé quasiment à 70 % par l'État, la Région, le Département et l'Agglo. On poursuivra ce chantier sur le parvis de la mairie en créant un grand espace intergénérationnel piétonnier comprenant de nouvelles aires de jeux et de repos. De sorte à offrir un cheminement jusqu'à la tour Bécamel en passant par le complexe sportif. C'est ce qu'on appelle entre nous "la coulée verte". C'est un projet ambitieux, qu'on va phaser sur plusieurs années.

Portée par le Département, la rénovation du collège Jean-Baptiste Dumas est aussi au cœur de vos préoccupations... 

C'est le Département qui est porteur. Mais on a beaucoup insisté pour que le collège ne soit pas rénové, mais qu'il soit reconstruit à une centaine de mètres sur un terrain prévu à cet effet. Avec Yves, on estimait que le projet de rénovation n'était pas pertinent. À mettre 15 ou 20 millions d'euros, il faut faire quelque chose d'adapté et prendre en compte la présence d'amiante dans les sols du collège actuel. On a été écouté par la présidente du Département. Le projet a donc été reconsidéré en reconstruction de collège neuf. Il devrait sortir de terre dans les trois ans.

Où en est le projet de construction d'une nouvelle caserne de gendarmerie ?

Le projet est bien avancé. Il est porté par un bailleur privé qui associe totalement la municipalité. Les travaux démarreront d'ici la fin de l'année. On avait une caserne à l'ancienne avec des logements pour les gendarmes dans le même bâtiment que celui qui accueille le public, ce qui n'était pas franchement idéal. Désormais, ils auront leurs logements dans un bâtiment autre que celui de la caserne qui sera située rue de Séverac, en face le cimetière, à côté de logements sociaux fraîchement construits par 3F Occitanie.

À plus long terme, quel est le projet qui fait office de priorité pour la municipalité salindroise ?

Sur la fin du mandat, on espère voir arriver le retour de la ligne Alès-Bessèges que l'on soutient fortement. On est candidat pour accueillir un pôle d'échange multimodal. Ce qui va dans le sens de la rénovation du plan de circulation. Le but étant de faire converger les usagers vers ce pôle afin qu'il soit accessible pour tous.

Propos recueillis par Corentin Migoule

Corentin Migoule

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