Publié il y a 1 an - Mise à jour le 17.07.2022 - coralie-mollaret - 4 min  - vu 3425 fois

HOMME DE L’OMBRE Bernard Baumelou, l'atout précieux du président de Nîmes métropole

S’ils ne sont pas élus, ces hommes et femmes de l’ombre ont une grande influence auprès des décideurs politiques.
Bernard Baumelou, directeur de cabinet de Nîmes métropole, dans son bureau à Nîmes métropole (Photo : Coralie Mollaret)

Il y a deux ans, Bernard Baumelou, ex-directeur de cabinet du Grand Avignon, est en route pour acheter un hôtel et cultiver du miel à Collioure. Sa destinée prend un nouveau tournant lorsque Franck Proust l’appelle pour lui proposer le poste de directeur de cabinet à Nîmes métropole.

Mince et élancé, Bernard Baumelou est un homme assez discret. « Vous n’allez pas faire de portrait de moi ? », s’inquiétait-il lors de son arrivée au cabinet à Nîmes métropole. Deux ans plus tard, changement de ton : « j’ai bien vu que vos recherches ont avancé. Je n’ai pas pour habitude de taper dans les murs. » Homme de confiance de Franck Proust, ces derniers ont noué une profonde complicité. Pourtant, rien ne les prédestinait à travailler ensemble. C’était même le contraire : Bernard Baumelou, sur le départ au Grand Avignon, prévoyait de se retirer du monde politique pour ouvrir un établissement hôtelier. Plutôt atypique... 

Vingt ans passées à Beaucaire 

Originaire du Chemin-Bas d'Avignon à Nîmes, Bernard Baumelou fait ses études au collège Romain-Rolland puis au lycée Daudet avant de partir à Montpellier. Engagé à Droite, il fréquente le mundillo politique et commence à travailler quelques mois pour Simon Casas avant de collaborer au magazine municipal de Nîmes. En 1988, sa carrière s'envole : Bernard Baumelou, 24 ans, devient le directeur de cabinet de Beaucaire, quatrième ville du département, gérée par le centriste Jean-Marie André. Un poste qu’il occupera près de 20 ans.

C’est à Beaucaire qu’il rencontre Franck Proust même si « on s'était déjà croisés lors des réunions de la Droite », relève Bernard Baumelou. À la demande du maire beaucairois, Franck Proust devient chef du département sport, tourisme et culture de la ville : « J’ai de suite remarqué les qualités de Bernard, un homme de dossiers, assez calme. » En 1993, lors de la victoire de Jean-Marie André aux Législatives, le Nîmois endosse aussi le rôle d'attaché parlementaire. Rôle qu’il poursuivra au côté d’Étienne Mourrut : « Il venait nous aider une fois par semaine. C'est un homme fidèle et travailleur. Il a même collaboré sur la loi Sécurité de Nicolas Sarkozy », se souvient son ancienne collègue, Pascale Mourrut.

Expérience éphémère dans le BTP

L’ère André touche à sa fin à Beaucaire. Son adjointe Mireille Cellier reprend le flambeau en 2002 mais échoue à se faire élire en 2008. Sa défaite entraîne l’éviction de Bernard Baumelou du cabinet. Une période assez difficile pour le quadragénaire : « ça m’était impossible de repartir en politique ». Contre toute attente, le collaborateur se fait embaucher dans une entreprise de BTP : « Je me souviens encore de ces 4 000 sauts de béton déversés pour réaliser la dalle d'un mas ! » Chassez le naturel, il revient au galop : fraîchement élu sénateur, le maire de Nîmes Jean-Paul Fournier en fait son attaché parlementaire : « Nous avons travaillé dans la confiance et nous avons réussi à faire élire en 2014 deux sénateurs de Droite. Une victoire historique dans le Gard. » 

Franck Proust et Bernard Baumelou (Photo : droits réservés)

En 2014, le maire de Nîmes est contraint de démissionner du Sénat, la loi sur le non-cumul de mandats oblige. Bernard Baumelou part travailler avec Jean-Marc Roubaud au Grand Avignon. La gestion d’une communauté de communes est une nouvelle ligne ajoutée à son CV : « la moitié du personnel s’occupe de la culture. Vous gérez un conservatoire et un opéra reconnus nationalement ! J'ai même signé des parapheurs pour embaucher les danseuses ! » En 2019, Jean-Marc Roubaud démissionne et Bernard Baumelou œuvre pour son successeur, Patrick Vacaris. À l’approche des nouvelles élections, le collaborateur fait part de son désir de quitter la politique afin de réserver les dix dernières années avant sa retraite à une autre activité : l'hôtellerie.

La carte maîtresse de Franck Proust

À Collioure, il rencontre un propriétaire désireux de vendre son hôtel. La crise sanitaire commence à inquiéter le nouvel entrepreneur qui se pose des questions sur son devenir. Dans l’expectative, le destin frappe à sa porte : Franck Proust l’appelle pour lui proposer le poste de directeur de cabinet. « C'était l'homme qu'il me fallait. D'abord, il connaît les élus du Gard. Ensuite, il est posé et réfléchi. Des qualités parfaites pour gérer les situations délicates », justifie Franck Proust. Le stratège Baumelou reprend du service : avant de quitter Avignon, il œuvre à faire gagner la Droite. À Nîmes, il donne un coup de main à Franck Proust pour assoir son élection à Nîmes métropole. 

Aujourd'hui, Bernard Baumelou et Franck Proust sont sur la même longueur d’ondes. Ces deux dernières années, les deux hommes ont œuvré pour mettre en place la taxe Gemapi (Gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations), recentrer l'Agglo sur les compétences et « redonner de l’oxygène et de la souplesse » à l’établissement public au travers des ressources humaines. En clair : faire des économies. Dans un paysage politique où la Droite a perdu de sa superbe, Bernard Baumelou est sans conteste la carte maîtresse de Franck Proust qui, si les juges lui permettent(*), pourrait lui faire gagner le pari des prochaines élections municipales.

Coralie Mollaret 

coralie.mollaret@objectifgard.com

*Condamné à 15 000€ d’amende, 12 mois de prison avec sursis et cinq ans d’inéligibilité dans l'affaire de la Senim, Franck Proust a fait appel de cette décision. 

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Coralie Mollaret

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