AU PALAIS Agressions sexuelles sur des fillettes, elles dénoncent un homme aux "cheveux blancs"
Des journées familiales, des anniversaires, mais aussi des dérives sexuelles. Un homme, âgé de 64 ans, comparaît devant le tribunal correctionnel de Nîmes pour des agressions sexuelles imposées à des mineurs de moins de 15 ans. Plus précisément des fillettes de son entourage qui ont dénoncé cet homme inconnu de la justice.
Le prévenu a l'allure d'un bon grand-père. Il s'avance à la barre de la juridiction présidée par Jean-Michel Pérez avec conviction :" Je n'ai jamais fait ça, c'est un coup monté", déclare-t-il d'emblée. "Mais un coup monté de la part de qui ?", interroge le magistrat.
Il lui est reproché des "attouchements" sur des enfants de sa famille, mais aussi sur une fillette venue à l'anniversaire d'une copine. Des journées de détente où enfants et parents imaginent être en sécurité. Si ce dossier délictuel est arrivé à l'audience, c'est par une petite fille de 6 ans qu'il débute. Elle refuse d'aller à l'anniversaire de son cousin car, dit-elle, l'année d'avant "un vieux monsieur" lui a touché les parties intimes à deux reprises, insiste l'enfant devant sa maman interloquée. La fillette refuse catégoriquement de participer à la fête de famille, et une plainte finit par être déposée par ses parents. C'est à ce moment-là que l'on se rend compte qu'il y a des précédents concernant le même homme.
Le prévenu, lui, s'arc-boute à la barre, en disant que des proches lui veulent du mal. Des gamines qui dénoncent le retraité par son prénom, et pour celle qui ne le connait pas, elle évoque un homme aux cheveux blancs. "Je n'étais pas le seul homme avec les cheveux blancs lors de cette journée. J'ai pu toucher cette enfant sur la tête lors de cette journée, car j'étais malade et je me suis rendu à la salle de bain pour vomir. J'ai pu la voir à ce moment-là mais je ne m'en souviens pas", se défend le sexagénaire. "Oui mais la fillette dit 'il m'a touchée le sexe' avec ses mots à elle, on ne parle pas de toucher la tête selon ses déclarations", le reprend le président.
"On était trois têtes blanches à cette fête, trois vieux, elle peut confondre avec un autre", ajoute le prévenu qui paraît réfléchir à une personne en particulier. À la question de savoir à qui il pense pour ces agressions sexuelles, l'homme reprend sans hésiter : "Au nouveau compagnon de ma femme, enfin de mon ex-femme, lui aussi a les cheveux blancs". Une défense qui semble bancale car le président Pérez lui fait remarquer que lors d'une précédente fête sa petite fille en personne évoque des gestes déplacés de la part de son grand-père.
Il sera finalement condamné à 4 ans de prison dont deux années de prison ferme. Il ne peut plus approcher les enfants pendant dix ans et il est inscrit automatiquement au fichier des délinquants sexuels.
Boris De la Cruz
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