Un manadier a été condamné mardi après-midi par le tribunal correctionnel de Nîmes à 6 mois de prison ferme pour "homicide involontaire par négligence ou imprudence".

Le 30 juillet 2014, des chevaux s’échappent d’un enclos et ils percutent une voiture. Le conducteur du véhicule qui circule en début de nuit à Bellegarde, sur la Nationale 113, est parvenu à la sortie d’un virage à éviter un cheval. Par contre le second équidé se projette sur la carrosserie. La passagère, une mère de famille enceinte de 7 mois et demi va perdre la vie comme le bébé qu’elle porte.

Durant les débats au tribunal, il est apparu que les chevaux divaguaient. L’enclos n’était pas en conformité avec la réglementation qui prévoit que deux fils électrifiés doivent être installés à 80 centimètres du sol. Dans ce dramatique accident, un seul fil était à 50 cm de la terre et encore personne n’est capable de dire si la clôture était électrifiée afin d’empêcher les chevaux de sortir.

Mais pour le conseil des parties civiles, une autre raison a été invoquée : « C’est le procès d’un manadier qui ne se préoccupait pas des vieux chevaux. Il ne sait pas à la barre si les chevaux étaient dans cet enclos depuis trois semaines ou depuis plusieurs mois, a dénoncé Me Isabelle Mimram. Les animaux se sont retrouvés sur la route car ils ont été laissés sur 5 m2, sans eau et sans nourriture... Ils se sont retrouvés sur la route car il n’y avait rien à manger, et rien à boire, voilà la cruelle réalité d’un manadier irresponsable».

Le manadier n’était pas là mardi après-midi pour écouter la sanction du tribunal. Il a expliqué, il y a quelques semaines lorsque le dossier est arrivé à la barre, qu’il était retraité. La manade qui porte son nom est située sur une autre commune du département. Une manade qui serait maintenant dirigée par des proches qui organisent tous les étés de nombreux évènements et spectacles dans le monde de la bouvine.

Le représentant du Parquet de Nîmes avait réclamé 18 mois de prison dont une partie ferme. Le manadier de 62 ans a été condamné à 2 ans de prison dont 6 mois ferme.

Boris De la Cruz