Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 13.12.2020 - tony-duret - 2 min  - vu 5885 fois

AU PALAIS Sacrilège, le restaurateur proposait du Pélardon qui n’en était pas !

Salade et ses morceaux de Pélardon. Photo d'archive Élodie Boschet/Objectif Gard

En 2016, à l’occasion d’un contrôle dans son établissement de Générargues, un restaurateur a été incapable de justifier l’origine de son Pélardon. Ce vendredi, quatre ans après les faits, il était jugé devant le tribunal d’Alès pour « pratique commerciale trompeuse ».  

Ce n’était peut-être pas la peine d’en faire tout un fromage. Ni de mobiliser les magistrats du tribunal d’Alès qui ont toutefois préféré sourire de cette histoire à l’image du procureur Cyrille Abbé : « Ce matin, on a eu des armes, des stupéfiants et maintenant du Pélardon, ce qui démontre une activité du tribunal très riche et variée ».

Le scandale du « Pélardongate » débute le 28 juin 2016 à Générargues. Un contrôle surprise se déroule dans l’établissement du prévenu, un restaurateur de 59 ans qui, depuis, a quitté la profession pour se lancer dans l’immobilier. Une autre manière de gagner sa croûte. La carte du restaurant qu’il tient depuis vingt ans est alléchante et évoque la présence de Pélardon, sauf qu’il s’agit en réalité de simples fromages de chèvre. Et en Cévennes, on ne plaisante pas avec le fromage (ni avec l’oignon doux, la châtaigne, les figues, les pommes, le miel, l’huile d’olive, le vin…) Bref, on ne rigole pas avec la nourriture. « C’est une erreur d’impression sur le menu, se défend le restaurateur. J’avais une responsable qualité à qui j’avais demandé d’écrire fromage. Mon erreur a été de ne pas contrôler la carte. J’ai rectifié cette faute le jour même », assure-t-il. L’homme ne raconte pas de salades : un nouveau contrôle quelques jours plus tard démontrera que les changements ont été effectués.

Le procureur est bienveillant : « Je requiers une dispense de peine pour lui permettre une bonne insertion dans le monde de l’immobilier ». Du pain bénit pour Maître Peladan qui défend le restaurateur : « Je n’ai plus grand-chose à dire car monsieur le procureur a plaidé pour mon client ». Et dans cette bonne humeur communicative, alors que les estomacs grondent après une matinée d’audience et l’évocation de ces bons produits du terroir, le tribunal déclare le restaurateur coupable d’avoir trompé ses clients, mais le dispense de peine. Il ne traîne ainsi plus aucune casserole.

Tony Duret

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