« L’édition 2016 de la fête votive s’est bien passée » : la phrase, entendue à la fois dans la bouche du conseiller municipal délégué au commerce Philippe Berthomieu et dans celle du vice-président du Syndicat national des industriels forains Michel Rabbat, peut surprendre.

En effet, c’est peu dire qu’il y avait eu de l’eau dans le gaz entre la mairie et les forains, et la mairie avait fini par passer la fête de six à quatre jours.

« On nous a mis au piquet et c’est normal »

« Pour moi il n’y a pas eu de clash, minimise Philippe Berthomieu. On a eu beaucoup de réunions de discussions. » « On en était arrivés à un point où il commençait à y avoir un manque de respect, avec des dégradations et des mauvais payeurs », reconnaît l’adjoint Maxime Couston, quand les délais d’installation et de désinstallation étaient selon les élus « à raccourcir, en amont et en aval. »

« Il fallait que notre corporation ait une leçon, on nous a mis au piquet et c’est normal », affirme Michel Rabbat, qui reconnaît que « d’année en année, ça allait de plus en plus mal, certains pensaient qu’ils faisaient ce qu’ils voulaient, mais on travaille sur le domaine public, il fallait discipliner tout ça. »

Un discours d’apaisement qui, conjugué au fait que l’édition 2016 s’est « bien passée », conduit aujourd’hui la mairie à repasser la fête votive à 6 jours, du vendredi 8 septembre 19 heures au mercredi 13 septembre 22 heures. « C’est un retour à la normale », note le conseiller municipal avant de préciser que la mairie va mettre en place un comptage électrique sécurisé qui sera facturé à chaque métier forain. « C’était un des points de désaccord, nous voulions avoir des branchements conformes », précise Philippe Berthomieu. Par ailleurs, et pour éviter « des intrusions sur les parkings », note l’élu, le syndicat s’est engagé à fournir à la mairie la liste exhaustive des métiers forains présents à la fête avant le 30 juin.

Par ailleurs, « on installera le mercredi à partir de 22 heures, on arrivera et on partira de nuit, on ne nous verra pas », promet Michel Rabbat. L’arrivée précipitée de certains métiers forains le mercredi matin en plein marché avait été pointée du doigt lors des dernières éditions.

« C’est la fête la plus importante du Gard »

On l’aura compris, après une année « de réorganisation et de recadrage », dixit le conseiller municipal délégué à la communication Anthony Cellier, mairie et forains font du passé table rase. Il faut dire que la municipalité a de quoi peser face aux forains : « c’est la fête la plus importante du Gard, avec de 100 à 110 métiers forains, rappelle Michel Rabbat. Nous voulons la garder, et on fera des concessions dans le bon sens. » Pour la ville, outre l’attachement des Bagnolais à la fête (« 76 % d’entre eux la plébiscitent, d’après les premiers retours du questionnaire », précise Anthony Cellier), l’enjeu est « économiquement important, autour des dates de la rentrée scolaire », note Maxime Couston.

Et qui dit retour à une fête de six jours dit reconduction de l’après-midi pour les enfants porteurs de handicap le lundi 11 septembre, et de l’après-midi à demi-tarif le mercredi 13. Tout est bien qui finit bien.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com