Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 07.10.2016 - thierry-allard - 3 min  - vu 540 fois

BAGNOLS Le groupe Daher s’installe et ramène 40 emplois

Le groupe Daher, représenté par son vice-président opérations France Emmanuel Costa (2ème en partant de la D.) s'implante à Bagnols (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Le groupe Daher, qui pèse 8 500 emplois dans le monde et un milliard d’euros de chiffre d’affaires annuel, s’implante dans le Gard, plus précisément à Bagnols.

L’annonce en a été faite jeudi lors d’une conférence de presse commune au groupe qui fabrique des systèmes industriels intégrés pour l’aéronautique et les techniques avancées, dont le nucléaire, et l’Union des Industries et Métiers de la Métallurgie Gard-Lozère (UIMM).

Structurer la filière du nucléaire pour répondre aux gros appels d’offres

« Nous partageons les mêmes valeurs morales, humaines, nous avons des rapports fluides et nous avons pensé que le groupe Daher serait bien adapté à notre projet de redynamisation du secteur du nucléaire » explique le président de l’UIMM Gard-Lozère Philippe Patitucci. Le syndicat compte « accompagner sur la formation et la logistique » le nouvel arrivant dans le Gard, qui cherche à reproduire dans le nucléaire un modèle qu’il a développé avec succès dans l’aéronautique du côté de Toulouse.

« Nous avons l’intention de structurer la filière pour répondre aux grands appels d’offres, notamment d’EDF », explique le vice président opérations France du groupe Daher, en charge du nucléaire, Emmanuel Costa. Concrètement, il s’agit de répondre à une problématique : « quand EDF veut passer un très gros contrat et sollicite des entreprises Gardoises, il ne trouve pas de structure capable d’assumer les risques liés à la taille du contrat. » Résultat, ces contrats finissent dans l’escarcelle de grosses structures, faute de structuration du tissu local.

Le groupe Daher, dont le siège est à Marignane, compte donc proposer des systèmes industriels intégrés, à savoir une solution clé en main qui comprend ingénierie, fabrication, services et gestion des flux. Pour ce faire, l’entreprise veut reproduire sa « belle expérience de Toulouse avec l’UIMM » pour le secteur de l’aéronautique dans le secteur du nucléaire et va « discuter avec les différents intervenants, établir une feuille de route de compétences et positionner les entreprises », explique Emmanuel Costa, qui a aussi pour objectif de positionner cette filière à structurer « sur les sujets d’environnement et de dépollution. »

40 emplois et des perspectives

Daher va donc s’implanter sur Bagnols, un choix guidé par la composition du tissu industriel local, fait de PME, TPE et ETI aux compétences pointues dans le domaine du nucléaire. 40 équivalents temps plein vont donc être transférés à Bagnols, où les locaux de l’entreprise seront construits d’ici juillet 2017, avec de belles perspectives : « avec notre business plan et les premiers contacts pris, nous espérons augmenter de 20 équivalents temps plein dès 2017 », précise Emmanuel Costa qui espère « une explosion de l’activité. »

Et l’entreprise compte rester sur le long terme : « c’est un travail de longue haleine, il faut se projeter au moins sur cinq ans », affirme Emmanuel Costa, quand Philippe Patitucci estime qu’il s’agit « d’un travail de titan, on ne recréé pas comme ça une filière avec une crise comme celle d’Areva », avant de pronostiquer que « le nucléaire est un secteur industriel qui se redéveloppera. »

« C’est un signal fort, quand on se bat, on peut y arriver », lancera pour sa part le candidat Bagnolais de la liste Giraudier-Cabanat pour les élections consulaires Philippe Broche, venu aux côtés de Francis Cabanat avec sa casquette de président de l’agence de développement Invest In Gard.

Avec le projet de Grand carénage à la centrale du Tricastin, le démantèlement de Phénix à Marcoule et de la centrale EDF d’Aramon, gageons que les opportunités ne manqueront pas pour la filière à venir.

Et aussi :

L’UIMM a mis en place des actions de financement avec le Crédit Coopératif et la Banque Publique d’Investissement en complément des financements classiques, pour que les adhérents du syndicat puissent investir dans du développement commercial, la recherche ou encore les prototypes, des investissements risqués difficiles à financer. « On contre-garantit les emprunts jusqu’à 300 000 euros, explique le secrétaire général de l’UIMM Gard-Lozère Christophe Meyruey. Ça permet à l’entreprise de ne pas avoir à puiser dans ses fonds propres et ça facilite l’obtention du financement à un taux bonifié. »

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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