BAGNOLS Le lycée manque de profs, les parents et les élus manifestent
300 heures, ça fait 12 jours et demi. C’est aussi le nombre d’heures de cours perdues par les élèves du lycée Einstein de Bagnols depuis le début de l’année scolaire, faute de professeurs dans certaines matières.
Une situation pas complètement résolue plus d’un mois après la rentrée. Alors ce jeudi matin dès potron-minet, les parents d’élèves mais également les élus municipaux ont manifesté devant l’établissement.
Des profs manquent à l’appel
« Il y avait en tout neuf professeurs manquants au départ, un demi-poste en français, un poste et demi en anglais, un poste en espagnol, deux postes en sciences économiques, un poste et demi en physique-chimie et un poste en section professionnelle pour les maths-physique », souligne Corinne Courteille, de la FCPE, qui manifestait ce matin avec la PEEP et l’Association des parents d’élèves du Gard rhodanien. A ce jour, « il manque toujours un demi-poste en physique-chimie en section générale et technologique, et pour l’instant la personne pressentie pour prendre le poste à temps complet sur la physique-chimie n’a toujours pas signé, et n’a pas pris son poste », dénonce Corine Courteille.
Et si les autres postes ont été pourvus, du temps a été perdu. Les professeurs de langues sont arrivés trois semaines après la rentrée, et ceux de sciences économiques à partir de la quatrième semaine. « Et malgré nos annonces sur Le Bon Coin, qui nous ont permis de faire suivre trois CV au lycée, on n’a toujours pas les professeurs de physique-chimie », précise la représentante de la FCPE.
« Il s’agit des insuffisances de l’Etat »
Des parents d’élèves unis « au delà des clivages des élections », souligne Christelle Thierry de la PEEP, et soutenus « sans réserve » par les élus, dixit l’adjoint à l’éducation Vincent Poutier, présent ce matin avec le maire Jean-Yves Chapelet, d’autres adjoints et l’attaché parlementaire du député Anthony Cellier. « Il s’agit des insuffisances de l’Etat, lâche sans détour Vincent Poutier. Ça fait des années que cet établissement n’est pas gréé à la hauteur, il y a un préjudice pour le territoire, notamment compte tenu des enjeux de la formation. » Et si l’élu affirme avoir déjà alerté le rectorat, « nous n’avons pas encore été reçus », précise-t-il.
Il faut dire que l’élu s’est d’abord montré compréhensif, « car on sait très bien qu’il y a des ajustements en début d’année, mais en général tout se cale en quinze jours à trois semaines. Là, dans dix jours c’est les vacances scolaires, et j’ai le sentiment que rien ne va bouger avant, ce qui reporte au 5 novembre. » Une situation qui dure, et que les parents d’élèves ont du mal à accepter : « ma fille est en terminale, elle passe le bac en fin d’année et elle n’a pas de prof de maths », s’étrangle une mère de famille, quand une autre estime tout simplement que « c’est une honte. »
D’après la FCPE, ce sont déjà 300 heures qui ont été perdues. Alors au delà de l’arrivée des professeurs manquants, « il nous faut impérativement rattraper tous les cours ratés depuis le début de l’année scolaire, et pas seulement pour les élèves qui ont un examen », affirme Corinne Courteille. Le proviseur du lycée devait rencontrer les parents d’élèves dans la matinée. De cette rencontre dépendra la suite du mouvement.
Thierry ALLARD
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