Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 24.06.2016 - abdel-samari - 5 min  - vu 139 fois

BREXIT Les réactions politiques dans le Gard

Après plus de 40 ans d'appartenance, les Britanniques ont voté, ce jeudi 23 juin, en faveur d'une sortie de l'Union européenne. Selon les résultats définitifs, ils ont voté à 51,9 % en faveur d'un départ de l'Europe.

ObjectifGard vous propose de découvrir les réactions des personnalités gardoises :

Yvan Lachaud, Président de Nîmes Métropole : "La décision de Brexit du peuple britannique doit faire prendre conscience à l’Union Européenne des limites de son fonctionnement technocratique qui n'est plus supportable par les citoyens des pays Européens. Ce fonctionnement nuit à chacun de nos pays, à leurs intérêts, à leur souveraineté ainsi qu'à la défense de nos modes de vie. Ce Brexit doit nous mener à une réforme en profondeur des institutions Européennes pour une véritable et nécessaire convergence politique, fiscale et sociale indispensable : – Relancer un gouvernement économique de la zone euro , – Un « serpent fiscal et social » pour mettre fin au dumping social et fiscal, – Une politique migratoire commune avec un ministère de l’immigration, – Un parquet et une police fédérale pour lutter efficacement contre les grands trafics et le terrorisme, un système de taxation des flux financiers ! Le défi est de taille, à nous de le relever !"

Jean-Paul Fournier, Sénateur-maire de Nîmes : "Ce jeudi 23 juin 2016 restera comme un jour particulier dans l’histoire de l’Europe. Alors que les électeurs du Royaume-Uni ont été appelés à se prononcer par référendum sur leur avenir au sein de l’Union Européenne, au réveil ce vendredi matin, c’est la sortie qui a été décidée par près de 17,4 millions de britanniques, contre 16 millions pour le maintien. L’issue de ce scrutin historique pour le pays et pour l’Union européenne était très attendue. Les réactions ne se sont pas fait attendre. Tandis que les eurosceptiques se réjouissent, les pro-européens expriment leur tristesse. Pourtant, aujourd’hui, c’est la lucidité qui doit l’emporter. Le choix démocratique qui vient de s’exprimer doit être respecté. Si ce n’est pas la fin du monde, cette décision aura très certainement des conséquences importantes sur l’avenir de notre Europe commune. Elle nous impose, aujourd’hui plus que jamais, de clarifier le fonctionnement de l’Union Européenne en revenant, notamment, aux piliers qui ont permis à tant de peuples et de territoires de se reconnaître dans des valeurs communes. De son côté, le Royaume-Uni devra, très certainement, faire face à de grandes difficultés pour faire respecter ce choix sur tout le territoire britannique. En effet, une large majorité d’Irlandais du Nord et d’Écossais s’est prononcée pour le maintien dans l’Union, augurant de futurs débats sur l’avenir même du Royaume-Uni. Le Général de Gaulle ne se trompait pas lorsqu’il déclarait en 1963 : « l’Angleterre est insulaire … elle a dans son travail des habitudes et des traditions très marquées, très originales. Bref la nature, la structure qui sont propres à l’Angleterre diffèrent profondément de celles des continentaux. » Je reste convaincu cependant que le Brexit n’entraînera pas de rupture irrémédiable dans nos relations avec ce grand pays qu’est le Royaume-Uni. J’espère qu’il sonnera le réveil d’une nouvelle Union Européenne plus proche des aspirations des peuples qui la composent."

Françoise Dumas, Députée du Gard : "Je regrette profondément de voir l’Europe se fissurer, tout en respectant le vote des anglais. Le référendum est souvent un moyen de sanctionner ceux qui le proposent et jamais de se prononcer sur le fond du débat. Le Président de la République appelle de ses vœux, une Union Européenne ‘’comprise et contrôlée par ses citoyens’’. Il ne faut jamais perdre de vue que l’Europe est le seul moyen de nous protéger, nous apporter la paix dans un monde particulièrement incertain. Il nous faut très rapidement tirer les leçons de cet échec européen, de ce malaise profond envers nos institutions. Nous devons offrir à nos concitoyens une perception claire de ce que l’Europe peut et doit nous apporter pour les années à venir : la sécurité, la paix, les moyens de lutte contre le terrorisme et le dumping social, et la maîtrise des frontières extérieures. Le Président de la République et le Premier Ministre doivent trouver avec l’Allemagne la voie de cette indispensable mutation car le malaise est profond et inquiétant."

Denis Bouad, Président du Département : "Les anglais ont voté la sortie de l'Union Européenne. C'est une très mauvaise chose pour l'Angleterre même si le vote ne souffre d'aucune ambiguïté au regard du résultat. Toutefois, on peut remarquer que près de la moitié des britanniques souhaitait rester dans l'Europe. Finalement, on a face à nous un pays divisé. Ce vote et on peut le regretter ressemble davantage à un vote contestataire plus qu'à un rejet de l'Europe. Aujourd'hui, les élections sont l'occasion pour les peuples d'exprimer un désaccord que ce soit avec la politique nationale mise en place, un rejet des conséquences de la crise, ... il n'y a qu'à voir les dernières échéances électorales au Danemark, à Rome, ... mais aussi en France où les votes prennent souvent la forme d'un rejet des politiques. Maintenant, il reste deux ans pour préparer cette sortie et l'on voit déjà les marchés financiers et le milieu économique inquiets. L'Europe doit absolument se poser les bonnes questions sur son rôle, ses règles qui se superposent à celles de chaque pays qui là forme. On doit voir émerger une Europe de progrès plus qu'une Europe d'austérité".

Franck Proust, Député Européen : ICI

Yoann Gillet, Secrétaire départemental du FN du Gard ICI

Alain FABRE-PUJOL, Ancien Député du Gard : "Par leur vote, respectable, les anglais ont choisi de quitter l’Europe en préférant le délice risqué de voir s’abattre sur eux les « 7 plaies d’Egypte ». Les pères fondateurs voulaient construire un espace de Paix dans une zone mise à sac par les hordes fascistes et nazies entre 1933 et 1945. Ce pari historique est réussi. Ils ont voulu du même pas construire un ensemble assurant échanges économiques, développement social, échanges culturels, solidarité, sécurité dont la sécurité environnementale. C’est en cours malgré quelques ratées évidentes. Toutefois le vote anglais questionne l’union européenne actuelle dont le virage ultra libéral met à mal notre projet commun en saignant les peuples au bénéfice des multinationales. Un signe d’espoir la réaction des républicains irlandais qui demandent l’unification de l’Irlande et les indépendantistes écossais qui, pour pouvoir rester en Europe, exigent un référendum sur l’indépendance ; ils ont compris, eux, que seule l’union fait la force."

Christophe GACHE, 1er Secrétaire MRC 30 : "Le peuple britannique est un grand peuple, un peuple ami de la France et son choix doit être respecté. Le Royaume-Uni a dit NON à l'Europe de Bruxelles, il a dit NON aux marchés financiers qui font des profils énormes sur le dos du peuple, sur le dos des gens simples. Les britanniques disent adieu aux lois supranationales et à toutes les directives européennes. Les britanniques célèbrent une indépendance retrouvée. Ils sont libérés du joug des technocrates et des lobbyistes qui font la pluie et le beau temps à Bruxelles et à Strasbourg. C'est un NON à une Europe d'orientation libérale et fédérale qui annonce une construction d'une Europe confédérale Etats-Nations libres et souverains au service des libertés et des intérêts des peuples."

Thierry Procida, délégué départemental de l’UDI : "Les Britanniques ont choisi l’option OUT. Ce résultat doit déclencher une prise de conscience du malaise actuel. L’Europe doit entendre ce que le peuple Britannique vient d’exprimer pour qu’elle engage un processus profondément réformateur et avant que d’autres s’engouffrent dans un élan populiste qui pourrait être dévastateur. Il est grand temps que l’union des peuples d’Europe converge vers la constitution d’une véritable politique, sociale, fiscale et sécuritaire. Cette décision qui va profondément impacter le peuple Britannique mais aussi déstabiliser l’institution Européenne doit être un moyen de réfléchir à son avenir. La France aux côtés de l’Allemagne à, aujourd’hui plus qu’hier, une véritable opportunité et responsabilité dans cette évolution. Il faudra engager les réformes nécessaires sur des lignes claires pour redessiner d’abord un pacte de confiance avec les peuples et construire une véritable constitution Européenne fédéraliste et protectionniste. C’est à cette seule condition que nous retrouverons espoir en cette Europe aujourd’hui mise à mal".

Abdel Samari

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