Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 15.04.2021 - abdel-samari - 3 min  - vu 4614 fois

CORONAVIRUS Claude Rols (ARS Occitanie) : "Tout le monde pourra se faire vacciner, pas besoin de passer en force"

Claude Rols, directeur départemental de l'ARS Occitanie Photo Objectif Gard

Claude Rols, le directeur départemental de l'Agence régionale de santé (ARS) Occitanie fait le point pour Objectif Gard sur la situation de l'épidémie de coronavirus quelques jours après l'instauration du nouveau confinement. L'occasion aussi d'évoquer la stratégie de vaccination.

Objectif Gard : Est-ce que l'épidémie se stabilise dans le Gard depuis quelques jours ?

Claude Rols : Vous m'auriez posé la question hier, je vous aurais répondu que l'on avait un premier phénomène de plateau, malheureusement, les chiffres ce soir ne sont pas du tout bons.

C'est-à dire ?

Nous avons un taux d'incidence qui repart à la hausse et ce fortement. On est, ce jeudi soir, à plus de 450 pour 100 000 habitants alors que nous avions réussi à descendre en dessous les 400 ces derniers jours. Même si à la marge, il y a probablement un rattrapage dans les déclarations effectuées chaque jour, il semble que pour le moment, l'épidémie continue sa circulation à grande vitesse dans le département. Le confinement n'a pas d'effet pour le moment.

Tous les publics sont touchés ?

Oui, plus particulièrement les tranches d'âges entre 20 et 55 ans. Le taux d'incidence a grimpé de plus de 45% sur les 20 à 30 ans, près de 40% sur les 30 à 45 ans. Et de 35% sur les 45-65 ans. Sans oublier le taux de positivité qui lui dépasse les 10% sur ces catégories.

Est-ce que ce phénomène de croissance est aussi visible en milieu hospitalier ?

On est dans une forme de stabilisation, mais cela reste très fragile. Le taux de saturation reste haut et il faudra patienter encore plusieurs semaines pour espérer une diminution de la tension hospitalière. N'oublions pas par ailleurs que nous avons du reporter plus de 50% des programmations et fermer la moitié des blocs pour concentrer nos efforts sur la réanimation.

Où en sommes-nous de la vaccination dans le Gard ?

Ce soir, ce sont 140 000 Gardois qui sont vaccinés avec une première dose. Si l'on compte deux doses, ce sont plus de 200 000 personnes. Nous avons une cadence de 5 000 vaccinations par jour à l'heure actuelle, donc on avance vite. Notre priorité, vous le savez, ce sont les populations les plus fragiles. Et la bonne nouvelle, dans le Gard, c'est que nous avons une part très très importante des plus de 75 ans qui sont désormais protégés. L'Assurance Maladie sollicite encore pas mal de personnes, mais nous avons sur cette catégorie peu de gens non vaccinés. On est à moins de 10%. La plupart du temps, ce sont des habitants qui refusent la vaccination tout simplement.

Par rapport aux autres départements de l'Occitanie, on est en avance ou en retard dans la vaccination ?

Le Gard est dans la moyenne haute des départements de notre région. Mais comme partout, le chemin est encore long et nous devons, en attendant de vacciner en population générale, conserver tous ensemble les gestes barrières qui est une bonne protection pour éviter de tomber malade. Mais la vaccination est là, et c'est un franc succès. Les dernières annonces nationales sont positives avec de nouvelles tranches d'âges concernées. Bien sûr, peut-être que la première semaine, tout le monde ne pourra pas accéder à la vaccination, mais ils auront un rendez-vous pour les semaines suivantes.

C'est un phénomène qui s'observe en effet avec un engorgement lié à la multiplication des rendez-vous...

Pas uniquement. Je voudrais profiter de vos colonnes pour rappeler à tous les Gardois qu'il faut rester citoyen. Lorsque l'on n'est pas dans les publics cibles, il faut patienter. L'outil Doctolib, qui permet d'accéder aux rendez-vous, est basé sur la confiance. Il faut que tout le monde puisse respecter les échéances et permettre aux plus fragiles un accès prioritaire. On voit se multiplier les fausses informations, des gens se présentent dans les centres de vaccination alors qu'ils n'ont pas de pathologie et pas l'âge requis. Le personnel soignant n'est pas là pour faire la police et subir des scandales de personnes irresponsables. Il a même fallu faire intervenir dernièrement la police et la gendarmerie, ce n'est pas acceptable. Je veux donc insister : tout le monde pourra se faire vacciner, pas besoin de passer en force. Tout cela met à mal l'organisation des centres et déstabilise le personnel qui est plus que jamais mobilisé, six jours sur sept, voire sept jours sur sept. C'est déjà suffisamment difficile.

Propos recueillis par Abdel Samari

Abdel Samari

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