Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 27.05.2022 - thierry-allard - 2 min  - vu 892 fois

ÉDITORIAL Dans le Gard rhodanien, c’est déjà demain

Le Centre hospitalier de Bagnols (DR)

Depuis le temps qu’on nous dit qu’on va dans le mur, on aurait pu le voir venir. Des années que les syndicats tirent la sonnette d’alarme sur la pénurie de médecins, tant dans la médecine de ville qu’à l’hôpital. On nous promettait que dans quelques années, des médecins, dans de nombreux territoires, on n’en aurait plus. Dans le Gard rhodanien, nous y sommes. 

Concernant la médecine de ville, la situation est critique depuis des lustres à Bagnols et surtout à Pont-Saint-Esprit, et voilà que désormais c’est aux urgences que les coutures craquent. Cet été, il y a de grandes chances que, faute de médecins, le service des urgences du centre hospitalier de Bagnols ferme plusieurs nuits, cinq en juin, sept à huit en juillet et autant en août d’après des estimations encore mouvantes. Concrètement, si vous vous présentez aux urgences ces soirs-là après 19h30, vous trouverez une porte close et une invitation à appeler le 15 qui, en cas d’urgence vitale, vous transportera vers Nîmes ou Alès. La porte à côté…

Ce mur-là, donc, on y est, avec son cortège de conséquences potentielles, alors que le Gard rhodanien voit sa population croître en été et que de ce fait, les urgences ne tournent jamais autant qu’en juillet et août. Que dire d’un système de santé incapable ne serait-ce que d’ouvrir 365 jours par an ? Les citoyens du Gard rhodanien, et des territoires des quelques 120 hôpitaux de France dans la même situation, n’ont-ils pas le droit aux mêmes services publics que ceux des métropoles ? 

Poser la question, c’est déjà y répondre. Et on peut l’élargir à un autre sujet, au moins aussi important, l’eau. Dans le Gard rhodanien toujours, certains villages n’auront peut-être pas d’eau au robinet cet été. C’est le cas de Saint-Marcel-de-Careiret, où la source s’est tarie et où il faut remplir le château d’eau à coups de citernes. Et Laval-Saint-Roman tremble, comme d’autres villages. Là aussi, on nous avait dit qu’un jour, l’eau viendrait à manquer. Là aussi, nous y sommes, dans le mur. 

Vient une question : ces communes, qui seront cet été potentiellement sans urgences ni eau potable, sont-elles des cas à part ou simplement en (légère) avance sur leur temps ? Et, question corollaire, comment appelle-t-on les pays qui laissent leur population vivre ainsi ? 

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

Thierry Allard

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