Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 08.11.2021 - abdel-samari - 2 min  - vu 418 fois

ÉDITORIAL Le Ségur, la dette, Xavier Bertrand et le renouvellement de bail de Macron

Image d'illustration (Photo Objectif Gard) - Nardini Laurent

Au service réanimation au CHU de Nîmes. (Photo Romain Cura/ObjectifGard)

Franchement 51 millions d'euros pour le CHU de Nîmes dans le cadre du Ségur de la Santé, c'était inespéré y a encore deux ans. Et pourtant le président Macron, le Gouvernement l'ont fait. Enfin, c'est surtout la crise sanitaire et ses conséquences médicales et politiques qui ont précipité le chef de l'État a sortir le chéquier. Vous savez l'argent magique... Ces billets de banque impossible à délivrer dans le monde d'avant covid. Et qui aujourd'hui offrent tous les rêves. Le CHU de Nîmes va donc recevoir une subvention de 51 millions d'euros dont 9 millions d'euros dédié à l'EHPAD de Serre-Cavalier. Pour son projet d'extension de la cancérologie estimé à 140 millions d'euros, le bon élève de l'Occitanie devra toutefois se creuser les méninges pour trouver des ressources en plus. Citons d'autres belles enveloppes. Par exemple, l'établissement alésien bénéficiera de 32 millions d'euros et 12 millions d'euros pour Bagnols. Le CHU d'Uzès aura près de 8 millions d'euros sans compter les plus de 4 millions d'euros pour le Mas Careiron. En Occitanie, l'argent est dingue : 1,6 milliard d'euros au total pour tous les hôpitaux. Cette manne permettra d'engager des programmes d’investissements, ce qui fait suite à une première étape de revalorisation des soignants. Elle permettra aussi de participer à l'extinction des dettes des différents établissements. Une dette qui s'était accumulée depuis des décennies. Celle-là même qu'un certain Xavier Bertrand, qui se rêve à l'Élysée, n'était pas parvenu à régler. Alors ministre de la Santé à deux reprises en 2007 puis en 2010, il avait tapé fort pour faire des économies. Un sacré coup de canif dans l'idée que l'on se fait d'un service public exemplaire. Entre 2003 et 2017, 69 000 lits d’hospitalisations avaient été supprimés. L'actuel président des Hauts de France avait également participé à la mise en place de la tarification à l’activité, le T2A. Si l’hôpital recevait autrefois chaque année une dotation financière pour assurer son fonctionnement, à partir de 2004 et encore aujourd'hui, l’hôpital est payé pour les actes qu’il réalise. L’une des conséquences a été de pousser les établissements à pratiquer les actes les mieux rémunérés, comme les opérations. Pour les autres actes, dont la durée est allongée, les hôpitaux sont passés à la caisse. Mais cela, c'est une vieille histoire. En 2022, bientôt, Emmanuel Macron doit renouveler son bail pour cinq ans. Il met donc le paquet. Et on a envie de dire tant mieux. Cet argent ne va pas dans les poches d'actionnaires privés mais dans le système de santé qui en avait bien besoin. Et si cela permet aux personnels soignants de mieux travailler, dans un cadre plus adapté. Et aux patients d'être mieux pris en charge, que demande le peuple ?

Abdel Samari 

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