Un homme de tous les jours, que l'on croise le matin quand on va acheter son journal. Le soir, quand on s'arrête boire un canon avant de rentrer chez soi, après une dure journée de travail. Avec qui on discute des aléas de la vie, avec qui on partage un coup de gueule, un coup de coeur. Qui accepte le débat avec les contradicteurs mais dans le respect de tous. Car c'est la fonction d'un commerçant avant tout : favoriser une atmosphère chaleureuse dans son espace de vente où la vie circule. Pascal Montredon n'était pas une star, mais une figure, une personnalité que beaucoup regretteront à Nîmes. Il suffit de voir les hommages qui lui sont rendus depuis l'annonce de son décès ce lundi. Le premier des Nîmois en tête, le maire, Jean-Paul Fournier, qui n'a pas hésité une seconde à saluer l'homme fidèle. Après des mois d’un combat face à la maladie, il s'en est allé à 57 ans. "Un homme d’engagement et de valeurs. Il a défendu corps et âme ses confrères buralistes pendant de nombreuses années", se souvient l'élu qui lui avait proposé de le rejoindre en 2020 pour la campagne des municipales. Dans le quartier de Castanet, tout le monde se souvient de ce buraliste pas comme les autres qui un jour s'est engagé pour les autres. Président de la confédération nationale de 2008 à 2017. Plus jeune président départemental de la fédération. Infatigable défenseur de la profession, qui s'est battu contre les hausses successives de tabac, l'inégalité de traitement face aux autres pays européens et bien d'autres combats. Le dernier de sa vie, il l'a perdu. Mais il a gagné à jamais autre chose : le respect et le souvenir d'un buraliste pas si ordinaire...

Abdel Samari