Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 10.03.2022 - abdel-samari - 2 min  - vu 291 fois

ÉDITORIAL Vote utile ou pas le 10 avril ?

Jean-Luc Mélenchon, leader de la France Insoumise Photo via MaxPPP - EPA

Le vote utile. Même François Hollande, l'ancien président de la République l'a évoqué hier matin sur les ondes de nos confrères de France Inter. En réponse à une interpellation d'un auditeur, et pour contrer probablement son ex-ministre Ségolène Royal qui avait estimé en février qu'au vu de la dynamique du candidat LFI, il était évident que le vote utile à Gauche, c'est le vote Mélenchon,  François Hollande a fait part de son scepticisme. Et pourtant, face à la réalité des derniers sondages qui place Jean-Luc Mélenchon comme le probable troisième homme de cette Présidentielle, des maigres intentions de vote pour Yannick Jadot ou encore Anne Hidalgo, le peuple de Gauche n'a peut-être pas 10 000 solutions. La vérité, c'est aussi celle-là. Orphelin de propositions pertinentes, audibles, les Français qui portent le coeur au flanc gauche veulent peut-être ne pas s'embarrasser des détails. C'est la même chose plus à Droite. Emmanuel Macron aujourd'hui est le recours d'une grande partie de l'électorat face à la situation en Ukraine. L'inquiétude dans le pays est telle que sauvegarder la même présidence n'est pas seulement utile, c'est pour certains vital. Valérie Pecresse obnubilée par ses saillies verbales paie pour voir. Et que dire à l'extrême-Droite ? Marine le Pen qui en est déjà à sa troisième tentative pour s'emparer de l'Elysée, bénéficie d'un atout non négligeable face à Éric Zemmour. Elle a indéniablement une meilleure expérience des campagnes présidentielles et cela se voit. Elle s'est préparée depuis longtemps pour éviter le fiasco du débat de l'entre-deux-tours de la dernière fois. Elle souffre en plus très peu de ses positions ambiguës vis-à-vis de Vladimir Poutine. Au contraire du polémiste des plateaux TV qui prend de plein fouet ses dernières déclarations en droite ligne de ses convictions. Autant il se refuse à accueillir des réfugiés ukrainiens, prônant la realpolitik, autant il dévisse dans les sondages face à l'incompréhension des Français dans la peine de voir tout ce peuple ukrainien fuir sous les bombes. Qu'il le veuille ou pas, cette émotion ressentie, elle n'est pas limitative. L'empathie est immense. Alors, à quelques petites semaines du verdict du premier tour, fixé au soir du 10 avril, dans la dernière ligne droite d'une campagne hors norme, il est évident que l'électorat de Gauche, de Droite et de l'extrême-Droite adoptera une sorte de vote refuge. Et celui qui semble sortir grand gagnant de cette séquence surréaliste, c'est le Président sortant, qui manie avec doigté ce fameux "en même temps" qui lui a réussi en 2017. À la fois Président le matin et le soir pour protéger les Français. Et un peu candidat le midi pour porter l'espoir de lendemains meilleurs. Au grand désespoir de ses adversaires qui, une nouvelle fois, ne l'avaient pas vu venir. "Le petit adolescent qui se cherche" comme le caricaturait certains, montre la voie aux adultes pas si malins que ça...

Abdel Samari

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