Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 25.03.2022 - abdel-samari - 3 min  - vu 566 fois

EXPRESSO L'ambition des pompiers, le porte-monnaie du Département du Gard

(Photo d'illustration : Anthony Maurin/ObjectifGard)

Photo Anthony Maurin / Objectif Gard

Le schéma départemental d'analyse et de couverture des risques, inventaire des risques auquel doit faire face le Service d'incendie et de secours (SDIS) du Gard a déterminé en 2020 les objectifs pour les cinq prochaines années. Une feuille de route validée par la préfecture du Gard. Pour 2022, c'est le règlement opérationnel qui doit venir entériner les moyens. Une négociation qui débute avec les principaux représentants des pompiers et le Département du Gard, principal financeur.

Le schéma départemental d'analyse et de couverture des risques est élaboré sous l'autorité du préfet, par le SDIS du département concerné. Révisé tous les cinq ans, il est précédé d'une évaluation des objectifs de son devancier. Puis d'une démarche prospective en fonction des enjeux et du caractère à haut potentiel de risques pour les habitants.

Dans le Gard, la dernière version date de 2020. Elle fixe la feuille de route pour les cinq prochaines années. Mais ce schéma reste consultatif, il n'est en aucune façon opposable devant la loi. Alors que parallèlement, le règlement opérationnel entérine des choix qui doivent être mis en oeuvre. Ce dernier arrive à échéance le 31 décembre 2022. Il sera donc au centre des enjeux cette année pour fixer les investissements et le budget de fonctionnement pour les prochaines années.

"Plus de pompiers professionnels et de pompiers volontaires"

"Les négociations ont déjà débutées", nous explique la direction du SDIS. Quelle est la philosophie actuelle ? "Plus de pompiers professionnels et de pompiers volontaires." Selon nos informations, les premières concertations avec les représentants des pompiers dressent toutefois pour le moment une ambition au-delà des moyens actuel du SDIS. Ainsi, le Département du Gard, principal bailleur de fonds de l'entité de protection des populations sera invité à mettre la main à la poche.

"Aujourd'hui, notre budget c'est 5 millions en investissement et 40 millions en fonctionnement. Pour mener à bien tous nos projets de recrutement, de construction de nouveaux centres de secours, il faudra élargir l'enveloppe", glisse une source bien informée au sein du SDIS qui se justifie : "Mais c'est logique, la population dans le Gard est en augmentation. Les demandes de la société évoluent et les défaillances de l'hôpital public obligent les pompiers à intervenir pour suppléer."

La direction du SDIS temporise toutefois. Pas question de tordre le bras des élus départementaux sans expliquer, débattre et convaincre. Même si certains syndicats menacent déjà d'une grève à la rentrée de septembre si rien n'a avancé d'ici là. "Nous allons contractualiser en fonction des objectifs que l'on s'est donné. Un certain nombre de projets font consensus comme la création de nouvelles casernes."

Les casernes nouvellement construites seront à Quissac, Cornillon, Aigues-Mortes et Bagard. "C'est un vieux défi du SDIS la caserne du côté d'Alès. On a mis du temps et enfin, un terrain a été identifié et parfaitement aménageable." La question est de savoir si le Département sera disposé à investir à Bagard. "La présidente Françoise Laurent-Perrigot nous a assuré de son soutien. La collectivité va nous aider sur l'aménagement routier, c'est acté. Il s'agit par ailleurs d'un projet d'intérêt départemental. Toutes les collectivités s'entendent sur le sujet. Christophe Rivenq, le président de l'Agglo d'Alès est aussi d'accord. Les voyants sont donc au vert."

"Favoriser un meilleur maillage du territoire"

Et pour les autres casernes ? Le Département réserve sa position sur le financement. D'autant que le budget de la collectivité départementale n'est pas extensible. Et celui du SDIS fait souvent grincer des dents au 5e étage, là où la présidente a son bureau. Mais si de nouveaux centres de secours poussent comme des champignons, il va bien falloir recruter pour y mettre des pompiers. "Le règlement opérationnel actuel qui arrive à son terme le 31 décembre a déjà atteint ses objectifs. Nous avons 701 pompiers professionnels et quelques 2 000 pompiers volontaires. Par ailleurs, le plan de recensement du matériel a permis de renouveler l'intégralité du parc de camions citernes pour les feux de forêt. C'est plus de 4 millions qui ont été fléchés sur cet investissement. Utile, vitale pour la protection des populations mais aussi des pompiers sur des terrains à risque. Nous ne sommes donc pas inquiets sur la volonté du Département de poursuivre en ce sens pour favoriser un meilleur maillage du territoire et une réponse toujours aussi rapide et efficace face au danger", termine la direction du SDIS jamais à court d'arguments.

Philosophie globale, ambition, moyen. Une seule chose compte finalement : vérifier la cohérence des investissements, l'organisation proposée, et veiller à ce que la capacité opérationnelle ne soit pas altérée. Pour assurer une sécurité pour tous. Quoi qu'il en coûte.

Abdel Samari

Abdel Samari

A la une

Voir Plus

A la une

Voir Plus

En direct

Voir Plus

Studio