Publié il y a 4 ans - Mise à jour le 14.08.2019 - elodie-boschet - 2 min  - vu 6601 fois

FAIT DU JOUR À Saint-Jean-du-Gard, la distribution de tracts interdite pendant un an

Pas question de se laisser faire pour certains... Photo Élodie Boschet/Objectif Gard

Le 31 juillet 2019, Michel Ruas, maire de Saint-Jean-du-Gard, a pris un arrêté municipal interdisant la distribution de tracts et de flyers en centre-ville pour une durée d’un an. Une décision qui soulève la colère et l’incompréhension d’une partie de la population.

Le mardi, c’est jour de marché à Saint-Jean-du-Gard. Et comme chaque mardi, le collectif anti-Linky a installé son stand d’information au milieu des étaliers, avec des tracts sur la table. Sauf que depuis la fin du mois de juillet, le maire a décidé d’interdire la distribution de tracts et flyers en centre-ville – à l’exception des demandes préalablement effectuées en mairie – afin de « limiter les nuisances à l’environnement, la circulation et l’ordre public », peut-on lire dans l’arrêté municipal. Une interdiction qui passe mal dans les rangs du collectif anti-Linky, mais aussi auprès de quelques habitants, qui commentaient la nouvelle hier matin sur le marché.

Le marché était un peu agité ce mardi matin suite à cet arrêté municipal. Photo Élodie Boschet/Objectif Gard

« Le maire est fou », selon un habitant

« C’est une atteinte à notre liberté d’expression qui touche tout le monde car il faut maintenant demander une autorisation pour diffuser de l’information dans le village. C’est ubuesque ! », fustige Jean, un riverain. Pour Fred, un autre Saint-Jeannais, cette décision s’inscrit dans un climat général plutôt hostile : « Le social à Saint-Jean-du-Gard, ça n’existe pas pour le maire. Il n’y a qu’à voir toutes les mesures qu’il a prises : installation de caméras de vidéosurveillance, riverains matraqués d’amendes de stationnement, etc. » « Le maire est fou, estime à son tour Claude. Je n’arrive pas à comprendre pourquoi il fait cela. Je pense que c’est un acte d’autoritarisme. »

Les membres du collectif anti-Linky, eux, se sentent clairement ciblés. « Il y a plusieurs semaines, le maire a refusé de nous mettre une salle à disposition pour que nous puissions organiser une rencontre. Il a préféré faire une réunion publique avec Enedis », explique Salima. « C’est évident que Michel Ruas est pro-Linky ! D’ailleurs, nous sommes les seuls à avoir reçu cet arrêté en main propre. Mais c’est notre droit de tracter et nous allons continuer à le faire », poursuit-elle.

Une banderole a été élevée dans les rues du centre-ville. Photo Élodie Boschet/Objectif Gard

Michel Ruas : « Ces tracts qui traînent dans les rues, c’est dégueulasse »

Loin de décourager le collectif, cette interdiction n’a pas empêché les anti-Linky de continuer à distribuer des tracts, ce mardi 13 août, au risque d’être verbalisés. Dans son bureau, à deux pas de l’agitation du centre-ville, Michel Ruas justifie sereinement ce choix : « Ces tracts qui traînent dans les rues, c’est dégueulasse. Donc maintenant, ceux qui veulent en distribuer doivent me demander l’autorisation avant. Les agents municipaux ont autre chose à faire que de les ramasser. Ce n’est pas contre les anti-Linky, même s’ils ont fait coller des affiches partout ! C’est sur le principe. »

Un an, c’est la durée d’application de l’arrêté. Ce qui veut dire qu’il sera en vigueur pendant la campagne des Municipales, où les opérations de tractage sont légion. « Ah j’avais pas pensé aux élections ! », s’exclame le premier magistrat. « Ce n’est pas grave, chaque parti viendra me voir pour me demander l’autorisation et il n’y aura pas de problème », assure le maire, qui dit « hésiter » à briguer un nouveau mandat en 2020.

Élodie Boschet

Elodie Boschet

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